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Coronavirus: face à l'engouement autour de son masque de plongée, Decathlon réagit

Le masque EasyBreath de Décathlon

Le masque EasyBreath de Décathlon - Décathlon

L'enseigne déconseille de modifier son produit et de s'en servir comme protection face au coronavirus. Elle affirme néanmoins être en lien avec des centres de recherche pour envisager des modifications techniques de son masque afin qu'il puisse être utilisé par le personnel soignant.

Sur les réseaux sociaux ces derniers jours, de plus en plus d’internautes s’interrogent. Alors que les masques de protection contre le coronavirus manquent, un produit fabriqué et vendu par Decathlon pourrait-il faire l’affaire?

Le produit en question est le masque Easybreath. Utilisé pour la pratique du snorkeling (exploration des eaux avec palme), il a la particularité de recouvrir l’intégralité du visage. S'il est inefficace en l'état pour se protéger du coronavirus, son association avec un dispositif imprimé en 3D pourrait changer la donne. 

Le masque "pas conçu pour cet usage"

Decathlon reste néanmoins extrêmement prudent et déconseille le grand public d’utiliser son produit à d’autres fins que celles pour lesquelles il a été conçu, à savoir la plongée:

"Le masque Easybreath, rendu visible par nombre d'internautes ces derniers jours et présenté comme un éventuel masque de protection au Coronavirus, n'a pas été conçu pour cet usage. Son usage initial demeure la pratique du snorkeling. L'enseigne recommande ainsi de ne pas modifier le masque par soi même; cela pourrait impacter son fonctionnement, notamment concernant les flux d’air", explique l’entreprise. 

Des liens avec des centres de recherche

L’enseigne confirme cependant être en contact avec "certains centres de recherche" pour envisager une utilisation du masque par le personnel médical. 

"Nous travaillons, collaborons et accompagnons techniquement certains centres de recherche pour les aider à voir si des modifications du masque sont possibles et si ces modifications sont viables. Si c’était le cas, il faudrait encore l’autorisation des autorités sanitaires pour l’utiliser", explique à BFM Eco une porte-parole de Decathlon. 

Un test réalisé en Italie?

Le masque EasyBreath pourrait également servir de masque de ventilation à en croire l’entreprise italienne Isinnova. Face à la pénurie de "masques C-PAP", celle-ci explique avoir contacté Decathlon qui aurait accepté de coopérer en lui fournissant gratuitement la 3D du tuba. La société italienne affirme ainsi être parvenue à fabriquer grâce à l’impression 3D une valve permettant de connecter le masque de snorkeling à un appareil respiratoire (voir vidéo ci-dessous). 

Isinnova dit également avoir testé avec succès le prototype dans un hôpital italien mais rappelle que ni le masque ni le composant imprimé en 3D n’ont encore été certifiés et qu’ils doivent être utilisés seulement dans "une situation de besoin impératif". 

Enfin, Isinnova assure que son initiative est "à but non lucratif". Elle a décidé à cet égard de partager librement la notice de fabrication. A terme, elle espère que "les établissements de santé en difficulté pourront acheter le masque Decathlon, et entrer en contact avec des imprimeurs 3D pour faire fabriquer la pièce" permettant de le relier à un appareil respiratoire. 

De son côté, Decathlon Italie "confirme avoir été contacté par nombre d'hôpitaux et d'institutions publiques". L'enseigne ajoute néanmoins qu'elle "n'est pas en mesure d'interdire à des tierces parties de modifier le masque Easybreath en voulant l'adapter au contexte actuel, mais Decathlon se doit aussi de rappeler que le seul usage initial et originel de ce produit est sportif, lié au snorkeling, telle que la fiche produit l'indique". Et de conclure: "Les équipes de Decathlon Italie restent en lien avec les autorités pour être un partenaire attentif et solidaire". 

Paul Louis