Coronavirus: "Avoir moins de choix dans les magasins, ce n'est pas de la pénurie"

"La situation actuelle va tendre la chaîne logistique qui va du producteur au distributeur" explique Olivier Dauvers, invité de BFMTV, "Il y a moins de main d'oeuvre disponible, soit parce qu'il y a des arrêts de travail pour garder des enfants ou parce qu'il y a des employés malades".
Pour ce spécialiste du secteur de la grande distribution, plus le temps va passer, plus il va être difficile pour les grandes enseignes de maintenir le niveau de services auquel elles ont habitué les consommateurs, même "si celui qui veut manger va trouver en magasin ce dont il besoin pour son assiette".
"On a vécu pendant des décennies dans une forme d'opulence"
Oliviers Dauvers relativise le constat fait par de nombreux consommateurs de l'absence de choix ou de rayons vides pour certains produits comme les oeufs ou les pâtes.
"On a vécu pendant des décennies dans une forme d'opulence avec des dizaines de références pour une même catégorie de produits. Aujourd'hui au moindre signe d'un rayon vide on le vit comme une pénurie, ce qui est faux. Il n'y a pas de pénurie. Des rayons vides, cela dure au maximum une journée. Il faut attendre le lendemain pour que le magasin soit réapprovisionné", explique t-il.
"Le consommateur n'aura pas forcément la marque qu'il désire mais je n'appelle pas cela une pénurie ni une difficulté à s'alimenter" ajoute ce spécialiste.
"Mais évidemment plus le temps passe, plus il va falloir s'habituer à avoir des trous dans les rayons. Les producteurs comme les enseignes vont commencer à entrer en mode dégradé, c'est à dire qu'ils vont concentrer leur capacité de distribution ou de production sur certains produits pour être plus productifs" affirme Olivier Dauvers.
"Il va falloir accepter pendant un certain temps d'avoir moins de choix, ce qui ne signifie pas n'avoir pas de choix du tout" conclut-il.