BFM Business
Conso

Soldes d’hiver 2024: encore un mauvais millésime

placeholder video
La fréquentation des magasins a baissé de 7% par rapport à l'année dernière. En cause: météo, Black Friday et baisse du pouvoir d'achat.

C’est ce mardi qu’ont pris fin les soldes d’hiver 2024. Et une fois de plus, malheureusement pour les commerçants, le bilan n’est pas vraiment encourageant. À l’issue de la première semaine de ces soldes, ces derniers pouvaient encore espérer limiter la casse, avec des ventes quasiment au niveau de 2023. Mais dès la deuxième semaine ça a commencé à flancher: -7% selon les chiffres publiés par l'Alliance du Commerce, qui fédère 761 enseignes exploitant 26.400 points de ventes.

Quant à la troisième semaine, elle s’est révélée carrément mauvaise avec un net recul des ventes (-13%). Les clients ont moins dépensé et une partie d’entre eux ont carrément boudé les magasins. La fréquentation a baissé de 7% par rapport à l’année dernière.

Faut-il en finir avec les soldes ? - 11/01
Faut-il en finir avec les soldes ? - 11/01
23:44

Météo, Black Friday et inflation

La météo explique en partie cette désaffection. Il y a d’abord eu cet épisode de neige, qui n’a pas incité les consommateurs à sortir de chez eux pour faire du shopping. Puis, les températures sont remontées bien au-dessus des normales, rendant moins nécessaire l’achat de vêtements chauds.

Cette déveine climatique s’est combinée à un phénomène que l’on observe depuis des années: la "concurrence" exercée par le Black Friday et les autres opérations promotionnelles qui ont rendu moins incontournable le rendez-vous des soldes d’hiver programmés quelques semaines plus tard.

Enfin, ce bilan négatif est aussi à mettre au compte de l’inflation qui a grignoté le pouvoir d’achat des Français. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à rogner sur leurs achats non indispensables: vêtements, articles sportifs, produits high tech…

2024 commence mal alors que l'année dernière les ventes avaient déjà baissé

Pour les commerces, notamment dans le secteur de l’habillement, 2024 débute donc sur une note négative alors même que les ventes sur l’ensemble de l’année dernière avaient déjà baissé de façon sensible (-3,5%). Les plus touchés sont les enseignes positionnées dans le milieu de gamme, qui ne proposent pas les prix les plus bas sans pour autant être perçues comme des marques de luxe.

Avec des conséquences sur le plan social. En 2023, 4.000 emplois ont été supprimés selon le dernier bilan de l’alliance du commerce. Et cette purge devrait se poursuivre cette année. La chaîne IKKS vient ainsi d’annoncer un plan de sauvegarde de l’emploi. 77 points de ventes (boutiques et corners ans les grands magasins) vont fermer et plus de 200 emplois être supprimés soit tout de même 15% de l’effectif de cett eenseigne en France.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco