Puma lance une collection de vêtements de sport made in France

L'entreprise s'est associée aux magasins Intersport et s'appuie sur des partenaires industriels français. Seule la matière première n'est pas produite en France.

Dans le secteur du textile en général et des vêtements de sport en particulier, les grandes marques produisent généralement en Asie pour faire baisser leurs coûts. Une approche qui aujourd'hui passe de plus en plus mal auprès des consommateurs, notamment les plus jeunes.

Puma France semble l'avoir bien compris et joue la carte du "Made in France". La filiale française du groupe allemand va en effet proposer une collection conçue et fabriquée en France qui sera distribuée en exclusivité par les magasins Intersports.

Collection Puma Made in France © Puma

Au programme de cette série limitée (21.000 pièces) qui sera disponible du 7 au 30 juin, 13 modèles de t-shirts, sweats à capuche, leggings femme, joggings unisexe et shorts homme.

Collection Puma Made in France © Puma

Partage des coûts entre la marque, le fabriquant et le distributeur

Le fabricant insiste sur cette approche quasiment intégralement française (tricotage, teinture, découpage, assemblage) qui va au-delà des critères du label "Origine France Garantie" qui peut être apposé sur des vêtements simplement assemblés dans l'Hexagone mais découpés en Chine ou ailleurs.

"Cette collection représente une démarche inédite pour la marque, car c’est la première fois qu’autant d’étapes de production sont réalisées localement – cette collection se positionne ainsi à l’avant-garde de l’ensemble des labels existants aujourd’hui pour promouvoir la production en France (Made in France, Origine France Garantie), une démarche à laquelle Puma souhaite contribuer activement", peut-on lire dans un communiqué.

Pour y parvenir, Puma s’est appuyé sur son partenaire Chamatex Group et sur de nombreux acteurs français du textile, "détenteurs de compétences uniques et complémentaires" comme Toptex Cube pour le pilotage du projet et le patronage, Henitex pour le tricotage, TAD pour la teinture, VTD pour la coupe et Boldoluc, Essentiel Industry, Contino et Archer pour la confection.

En fait, seule la matière première, du coton bio, n'est pas française: elle est issue d’Italie et de Turquie.

Puma France ira "encore plus loin"

Et malgré cette approche plus onéreuse en coûts de production, Puma proposera ces produits à prix relativement abordables: entre 35 et 79 euros. Un tarif rendu possible parce que "les partenaires de production étant réunis sur le territoire français, les distances d’expédition sont limitées et la logique de circuit court permet d’ajuster les volumes de production de manière agile".

Mais aussi grâce à un partage des coûts entre la marque, le fabriquant et le distributeur.

"La morale de cette histoire, c’est peut-être que tous les intervenants acceptent d’avoir des niveaux de marge plus bas", explique au Parisien Gilles Réguillon, président de Chamatex qui admet ne pas "gagner beaucoup" dans cette opération.

Mais pour Chamatex, comme les autres sous-traitants français mobilisés dans cette opération, un succès de cette série limitée pourrait ouvrir la porte à de futures commandes plus importantes de la part de Puma.

"Dans le sport, on soutient l’équipe de son quartier, de sa ville, de son pays – aujourd’hui nous soutenons l’équipe de France de l’industrie. C’est l’aboutissement d’un projet initié avec mon prédécesseur Richard Teyssier, mais c’est aussi un commencement: nous voulons continuer dans cette logique et aller encore plus loin, en accompagnant la croissance de nos partenaires de production et ainsi valoriser le savoir-faire du tissu industriel français", abonde Christophe Cance.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business