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Près d'un quart des achats des Français à lui seul: E.Leclerc écrase la concurrence

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Sur la période mi-avril/mi-mai, E.Leclerc a gagné 1,1 point de part de marché dans la distribution alimentaire. Avec 24% du secteur, le groupement est désormais plus de 5 points devant son poursuivant.

C'est un rouleau compresseur dans la grande distribution. Après 18 mois de hausse de prix, on connaît le grand gagnant de la séquence dans le monde de la consommation. Avec 23,9% de part de marché sur la période mi-avril/mi-mai selon Kantar, E.Leclerc est plus que jamais leader du secteur en France. A elle seule, l'enseigne concentre près d'un quart des achats de produits de consommation en France, du jamais vu.

Paradoxalement, le groupe de Michel-Edouard Leclerc est le seul à ne pas faire partie de l'opération "trimestre anti-inflation" lancée en mars par la plupart de ses concurrents. Pour autant, on retrouve dans les rayons des E.Leclerc une offre similaire depuis le début du mois d'avril avec un petit millier de produits Eco+ à prix bloqués. C'est ce qui explique en partie le succès de l'enseigne qui a gagné 1,1 point de part de marché sur la période, lui permettant de se hisser haut au-dessus de la mêlée.

Les indépendants et discounteurs grands gagnants

Longtemps leader du secteur, Carrefour est désormais lâché par le coureur de tête. Stable à 18,8% de part de marché, le groupe dirigé par Alexandre Bompard accuse un retard de plus de 5 points de part de marché sur E.Leclerc, là aussi du jamais vu.

Aucun autre groupe ne peut suivre le rythme de E.Leclerc. Seules trois autres enseignes ont gagné des parts de marché entre avril et mai. Il s'agit de Système U qui a engrangé 0,5 point (11,6%), Lidl qui a pris autant (8,2%) et Aldi à +0,2 point (3%). Les vainqueurs sont donc logiquement les discounteurs (Lidl et Aldi) ainsi que les enseignes d'indépendants dont les patrons sont très présents dans les médias (Michel-Edouard et Dominique Schelcher). Non cotés, ces groupes peuvent de plus se permettre de tailler dans leurs marges pour limiter la hausse des prix.

A la différence des autres bien plus contraints par le compte d'exploitation. A commencer par le très endetté groupe Casino. Les mauvaises nouvelles volent en escadrille pour le groupe de distribution de Jean-Charles Naouri depuis plusieurs mois. Malgré un effort fait sur les prix depuis le début de l'année, Casino a fortement reculé sur la dernière période, perdant 1,1 point. L'ancien mastodonte de la distribution ne pointe plus qu'à 6,1% de part de marché dans l'Hexagone. Il n'est plus que le 7ème acteur du secteur.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco