Pour le patron de Believe, un artiste gagne aujourd'hui "mieux sa vie" que dans les années 90

L'industrie musicale a-t-elle terminée sa mue? Bousculé par l'émergence du MP3 à la fin des années 1990 et la chute des ventes de disques, le secteur semble avoir trouvé un nouveau souffle. Pour preuve, cette nouvelle introduction en Bourse, à Paris, du label français Believe qui a tout misé sur le digital.
Concrètement, le label (qui produit pêle-mêle Jul, Vianney, PNL…) mise beaucoup sur le streaming, via sa plateforme TuneCore, qui permet à n'importe quel artiste en herbe d'être présent sur les plateformes de streaming (moyennant un abonnement de 10 euros par mois pour un single). Un tremplin qui semble avoir pris de vitesse les grandes majors du disque. "On a de l'avance" explique sur BFM Business Denis Ladegaillerie, fondateur et PDG du label Believe. "Les acteurs traditionnels, ce ne sont pas des acteurs qui maitrisent la technologie. Ce sont des acteurs qui opéraient dans un monde traditionnel (…) Il y a un changement culturel, et on ne fait pas un changement culturel quand on est un acteur traditionnel de manière très rapide."
"Un système beaucoup plus vertueux"
Et selon lui, ce nouveau monde est aussi une chance pour les artistes qui gagnent "mieux leur vie" aujourd'hui par rapport aux années 90. L'artiste "gagne mieux sa vie et on est dans un système qui est plus démocratique" martèle Denis Ladegaillerie.
"Dans le monde traditionnel, un acheteur moyen achetait en moyenne deux CD par an. Donc il dépensait à peu près 30 euros par an. Dans le monde digital, la rémunération moyenne, sur un abonnement qui est payé par un utilisateur, c'est 60 euros" explique le patron.
"Et la répartition de cette valeur est relativement identique. Donc pour les artistes digitaux, la rémunération est plus élevée." Selon lui, les plateformes reversent ainsi environ 70% de la valeur créée aux artistes ou aux producteurs.
"C'est aussi un monde plus équitable et plus divers puisque dans le monde du CD, les jeunes artistes n'avaient accès au marché" poursuit-il. "Sur le top en janvier, on avait deux artistes qui ont commencé comme des artistes TuneCore et qui sont maintenant des top 10 artistes. On a un système beaucoup plus vertueux aujourd'hui."