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Paris, troisième grande capitale européenne où la bière coûte le plus cher

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Au sein de l’UE, seul les bars d’Helsinki et de Copenhague, surpassent ceux de la capitale française. La pinte y coûte trois fois plus cher qu’à Prague.

Siroter une bière au comptoir ou en terrasse n'est plus loin de devenir un luxe pour les Parisiens, comme pour les touristes de passage dans la capitale la plus visitée du monde. Selon les derniers relevés de prix du site Numbeo, il faut désormais compter 7 euros en moyenne pour s’offrir une pinte de bière de marque nationale dans un bar parisien.

Même la canette ou la bouteille de la même marque coûte en moyenne 2,2 euros dans les supermarchés. Un prix plus élevé qu’à Londres, où dans les pubs son prix reste comparable. De sorte que Paris figure sur la troisième marche du podium des grandes capitales européennes où la bière est la moins abordable.

La pinte trois fois moins chère à Prague et Budapest

Pour trouver plus cher, il faut aller à Copenhague (7,4 euros) ou à Helsinki, qui arrive en tête avec une pinte à 8 euros dans les bars mais aussi 2,70 euros dans les supermarchés. Pour trinquer au meilleur prix, les amateurs de bière devront opter pour Berlin (4 euros), Varsovie (3,1 euros), Madrid (3 euros), Lisbonne (2,5 euros), Prague (2,3 euros) ou Budapest (2,1 euros). Sachant que dans les supermarchés de ces capitales, la canette ou la bouteille de 50 cl coûte autour de 1 euro.

Comment explique-t-on de telles différences de prix. La fiscalité, variable d’un pays à l’autre, a sa part de responsabilité. La bière est quatre fois moins taxée en Allemagne qu’en France. Et c’est effectivement en Finlande que l’Etat ponctionne le plus sur les ventes de bière. Pour autant, sur une pinte, les différences liées à la fiscalité se comptent en centimes ou, au pire, en dizaine de centimes.

Le niveau des taxes n'explique pas tout

C’est, en réalité, dans le poids des traditions qu’il faut chercher la principale explication. La bière coûte moins cher dans les pays où en boit le plus: République tchèque (consommation annuelle par habitant: 129 l), Autriche (101 l), Pologne (92 l), Allemagne (89 l). Des pays où la pinte est la dose de base habituelle. Les brasseurs peuvent compenser la relative faiblesse de leur marge par les volumes vendus.

L’effet prix peut jouer aussi un rôle inverse sur la consommation. Parce la pinte est particulièrement bon marché en Espagne et au Portugal, on observe dans ces deux pays de tradition viticole une consommation annuelle derrière par habitant bien supérieure à celle de la France: une cinquantaine de litres contre 32 dans l’Hexagone.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco