Lessive, couches, dentifrice… L'heure n'est pas encore au retour des "super-promos"

L'avenir est encore incertain pour l'interdiction des "super-promos" sur les barils de lessive, les tubes de dentifrice et les bouteilles de shampooings. La récente loi Descrozaille plafonne les grosses promotions sur les produits de droguerie, parfumerie et hygiène (DPH) à hauteur de 34% en valeur, une mesure soutenue par les industriels mais décriée par les distributeurs. Plus concrètement, une offre du type "un acheté, un offert" est aujourd'hui interdite dans les supermarchés.
Une proposition de loi déposée à la mi-février par les députés Stéphane Travert (Renaissance) et Julien Dive (Les Républicains) suggère, entre autres mesures, de mettre fin prématurément à cette interdiction des "super-promos" sur les produits d'hygiène et d'entretien, expérimentée jusqu'au 15 avril 2026. Lors de son passage par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, un amendement déposé par Stéphane Travert lui-même et adopté par les députés a toutefois proposé de maintenir l'expérimentation jusqu'à la date butoir prévue.
"Un débat" sur le sujet
La suppression de l'encadrement des "super-promos" sur les produits d'hygiène et d'entretien a été initialement inscrite dans la proposition de loi car "nous souhaitions avoir un débat" à ce sujet, a justifié le député Stéphane Travert auprès de BFM Business. "Les auditions menées et les discussions parlementaires" ont montré qu'il était nécessaire que "l'expérimentation aille jusqu'à son expiration" en avril 2026 pour ne pas "déstabiliser" le marché, précise l'ex-ministre de l'Agriculture.
"On ne change pas les règles du jeu" alors que les négociations commerciales annuelles viennent de se terminer et que les entreprises "bouclent leurs plans d'affaires", observe Stéphane Travert.
La question des "super-promos" pour les produits d'hygiène et d'entretien reste encore ouverte. La proposition de loi sera examinée par l'Assemblée nationale en séance publique le lundi 17 mars, ouvrant la voie à de nouveaux amendements. À cette occasion, "nous verrons s'il faut encore faire évoluer le dispositif", précise Stéphane Travert. Un amendement défendra, par exemple, le relèvement du seuil à 50%. Le texte passera ensuite dans les mains du Sénat, le mercredi 26 mars en commission des Affaires économiques puis le mardi 1er avril en séance publique.
Expiration du SRP+10
Le temps presse. Le véritable enjeu de la proposition de loi réside dans la prolongation du "SRP+10", une disposition issue de la première loi Egalim obligeant les supermarchés à conserver une marge de 10% sur les produits alimentaires. Or, cette majoration du seuil de revente à perte expire au 15 avril prochain. Le texte propose de la prolonger jusqu'au 15 avril 2028.