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Les syndicats de biologistes promettent "un mois de janvier noir"

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Farouchement opposés aux décisions du gouvernement, les labos accentuent leur pression et suspendent la transmission des données de biologie sur Mon Espace Santé.

Le bras de fer se poursuit entre les laboratoires de biologie médicale et le gouvernement. Farouchement opposés aux perspectives d'économies demandées par l'exécutif, les labos accentuent aujourd'hui leur pression.

"Devant la surdité des pouvoirs publics sur les risques qu’une économie de 1,3 milliard d’euros ferait peser sur les laboratoires de biologie médicale, l’Alliance de la Biologie Médicale (ABM) a décidé de suspendre, à compter du 15 décembre et jusqu’à nouvel ordre, la transmission des données de biologie sur Mon Espace Santé" peut-on lire dans un communiqué.

"Les syndicats de biologie médicale annoncent également 'un mois de janvier noir', pour une démonstration concrète d’un système de santé incluant une biologie au rabais' poursuivent les syndicats.

Le secteur dénonce une nouvelle convention le liant à l'assurance maladie "qui ne répond à aucune de nos interrogations et ne reprend aucune de nos propositions".

"Ils peuvent faire des efforts"

"Nous avons donc indiqué à l’Assurance Maladie que nous ne pouvions signer, en l’état, cette proposition qui ne précise rien sur nos tarifs pour les années 2024-2026, qui ne répond pas à nos questions sur le financement de nos missions de prévention alors que le PLFSS 2023 va les accroître et qui maintient un flou sur le périmètre de financement de l’innovation et des actes COVID" poursuivent les syndicats.

"La position inflexible des autorités nous force à durcir le mouvement. La suspension de notre participation à Mon Espace Santé est un nouvel avertissement. Si nos syndicats ont décidé de ne pas appeler à la grève sur la période des fêtes pour ne pas pénaliser les Français, les autorités peuvent d’ores et déjà se préparer à un mois de janvier noir pour la biologie" prévient Alain Le Meur, porte-parole de l’ABM.

Concrètement, les labos sont opposés aux économies prévues par le budget de la Sécu avec une baisse de tarifs touchant l'ensemble des actes d'analyses médicales, et qui perdurerait les années suivantes. "Ils peuvent faire des efforts, je ne lâcherai pas sur ce sujet", assénait le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal pointant la "rentabilité élevée" du secteur, "passée de 18% à 30%" à la faveur de la crise sanitaire.

"Pour rappel, notre profession est prête à faire une contribution exceptionnelle de 250 millions d’euros en 2023 et à accepter des baisses de tarifs entre 2024 et 2026 pour un montant total de 685 millions d’euros" expliquent les syndicats.

"Notre proposition de compromis est responsable et réaliste contrairement au projet gouvernemental d’une ponction d’1,3 milliard d’euros qui conduirait à la fermeture d’au moins 400 laboratoires de proximité, à la suppression d’au moins 10.000 emplois qualifiés et à une surcharge supplémentaire des services d’urgence" poursuivent-ils.

Au mois de novembre, les labos s'étaient mis en grève, un mouvement massivement suivi avec 95% des 4200 laboratoires d'analyses médicales fermés en France.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business