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Les mini-shampoings des hôtels bientôt interdits en Europe?

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Le projet de révision du règlement européen sur les emballages propose d'interdire les produits miniatures à usage unique offerts par les hôtels à leurs clients.

À l'hôtel, il faudra peut-être renoncer aux mini-shampoings. L'Union européenne planche actuellement sur une révision de son règlement sur les emballages (PPWR). Si l'Europe prépare un vrai "big-bang" des emballages en fixant des objectifs ambitieux de réemploi et de recyclabilité, des mesures plus anecdotiques se cachent aussi dans les tréfonds de la future législation. L'une d'entre elles prépare l'interdiction des produits miniatures offerts aux clients des hôtels.

Depuis la première proposition de la Commission européenne en novembre 2022, le projet de règlement navigue entre les institutions européennes, largement amendé et remanié au fur et à mesure des négociations politiques. Il a néanmoins franchi une étape clef au Parlement européen à la fin du mois d'octobre, lors de l'adoption d'un texte de compromis par la commission Environnement, approuvé par la plupart des eurodéputés membres de la commission.

100 millilitres ou 100 grammes

Selon ce dernier texte, les emballages à usage unique pour les produits cosmétiques et hygiéniques seraient interdits au plus tard le 1er janvier 2027 dans le secteur de l'hôtellerie. Plus concrètement, les hôtels ne pourraient plus offrir de flacons de shampoing et de gel douche, de tubes de dentifrice, de lotions pour le corps, de crèmes à raser ou encore de petits savons enveloppés dans des sachets, s'ils sont conditionnés dans des emballages jetables de moins de 100 millilitres ou de moins de 100 grammes.

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Les eurodéputés de la commission Environnement ont néanmoins décidé de limiter cette interdiction aux seuls emballages plastiques, laissant la porte ouverte au papier ou au carton (sans oublier les contenants réutilisables). Ce n'est donc peut-être pas encore la fin définitive des mini-produits d'hôtels. Par ailleurs, dans le même texte, figure une proposition alternative d'eurodéputés des groupes PPE (droite) et ECR (droite conservatrice) proposant de décaler l'interdiction au 1er janvier 2030.

Encore d'autres amendements?

D'autant plus que le parcours institutionnel n'est pas terminé. Le texte adopté par la commission Environnement sera examiné par le Parlement européen lors de la session plénière à Strasbourg fin novembre. En cas de feu vert des eurodéputés à Strasbourg, qui pourraient encore largement remanier le texte à coups d'amendements, il faudra aussi l'accord du Conseil de l'Union européenne, qui représente les États membres et partage le pouvoir législatif avec le Parlement européen.

Mais certains États membres, notamment l'Italie qui pousse le développement d'une filière du bioplastique, traînent des pieds. Le temps presse: s'il n'est pas approuvé avant le début de l'année, la partie sera remise à la prochaine législature en raison des élections européennes de mai 2024.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV