Les crédits à la consommation ont stagné en 2024

Les crédits à la consommation ont stagné en 2024, plombés par le recul du financement des voitures d'occasion comme des biens d'équipement et l'amélioration de l'habitat, annonce ce jeudi l'Association française des sociétés financières (ASF).
"Le marché du crédit à la consommation croît de 6,5% en décembre, par rapport à décembre 2023. Toutefois, ce résultat cache une tendance de fond à la stagnation en 2024: la production n'augmente que très légèrement de 0,3% sur l'ensemble de l'année", selon l'ASF.
En volume les nouveaux crédits à la consommation s'élèvent à 48 milliards d'euros en 2024, contre 47,9 milliards d'euros l'année précédente. La production des prêts personnels (crédits à la consommation non affectés à un bien en particulier) augmente de 2,1% sur l'année, à 10,9 milliards d'euros, et connait un pic au mois de décembre de +16,9% sur un an.
Crédits "affectés" en recul
Les nouvelles utilisations de crédit renouvelable sont en augmentation de 6,9% en décembre, mais sur l'ensemble de l'année, l'activité stagne (+0,3%). L'association souligne que les financements d'automobiles d'occasion se sont aussi dégradés avec un recul de 4,3% sur l'année. A l'inverse, les financements d'automobiles neuves augmentent de 2,9% à 10,8 milliards d'euros grâce aux opérations de location avec option d'achat (LOA). Celles-ci progressent de 1,7% en décembre, et reculent de 2,1% au quatrième trimestre.
Pour le dix-huitième mois de suite, les crédits "affectés", que ce soit pour l'achat d'automobiles ou de biens d'équipement, sont en fort recul de 8,6% en 2024, à 14 milliards d'euros. Les crédits à la consommation restent un facteur important de surendettement dans les dossiers déposés auprès de la Banque de France. Ils représentent 43% de la dette des ménages surendettés en 2024, en hausse de 3 points, soit 1,9 milliard d'euros sur les 4,5 milliards de dettes totales.
Remise en cause du modèle
Parmi les 134.803 dossiers de surendettement déposés en 2024, la proportion comportant au moins une dette à la consommation a augmenté de 0,6 point de pourcentage sur un an, à 73%, a indiqué l'ajointe à la directrice des services aux particuliers de la Banque de France, Hélène Arveiller, jeudi lors d'une conférence de presse. Le succès récent des crédits fractionnés, qui permettent de payer en plusieurs fois un bien, juste en présentant sa carte bancaire, et donc sans remplir un dossier au préalable, pose aujourd'hui question: "ils augmentent en volume (...) il y en a plus également dans les incidents de paiement".
"On sait que c'est un phénomène très explosif depuis quelques années et comme le surendettement est plutôt un phénomène à retardement, ce sera plus visible dans les prochaines années", mais "c'est un sujet qu'on suit", souligne Mme Arveiller. Dans la directive crédit conso révisée qui va être transposée cette année en France, "on a effectivement un encadrement de ce type de crédits (...) parce qu'ils étaient sous les radars. L'analyse de solvabilité sera obligatoire maintenant, reste à savoir comment ? On ne sait pas. Si la consultation du Fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) devait devenir obligatoire, ce serait pour nous un gage d'harmonisation entre les établissements", "on y est favorable", a-t-elle ajouté.