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Le prix de l’Esta va doubler et le visa aura 250 dollars de frais en plus: se rendre aux États-Unis coûtera bientôt plus cher (à cause de la nouvelle loi de Trump)

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Pour les visiteurs exemptés de visa, comme les Français, il faudra donc payer 40 dollars au lieu de 21 mais la note sera encore plus salée pour les autres.

Les Etats-Unis serrent à nouveau la vis des conditions d'entrée sur leur territoire. Ce qui ne devrait pas aider pour le tourisme. De nouvelles mesures font en effet partie de la "grande et belle loi" budgétaire récemment promulguée par l'administration Trump. La première concerne l'Esta (l'autorisation électronique de voyage) nécessaire pour les visiteurs qui n'ont pas besoin de visa pour entrer dans le pays, notamment les Français.

Les frais pour obtenir le sésame passeront de 21 à 40 dollars l'an prochain. Le prix se décompose ainsi: 17 dollars de "Travel Promotion Fee" auxquels s'ajoutent un nouveau supplément de 13 dollars et 10 dollars de frais de traitement instaurés par la loi. Cette augmentation doit permettre d’investir dans la modernisation de l’espace aérien américain, la formation d’agents de douanes ou encore l’installation de plus de portiques biométriques dans les aéroports.

"Visa Integrity Fee"

Mais ce n'est pas tout. De nouveaux frais vont être appliqués à ceux qui ont besoin d'un visa, révèle CNBC. La loi introduit un nouveau "Visa Integrity Fee" pour ces voyageurs ne pouvant pas bénéficier du programme d’exemption de visa avec l'Esta, ce qui inclut les touristes, mais surtout les voyageurs d'affaires et les étudiants internationaux. Ils ne concernent donc pas les touristes européens et donc Français.

Les détails concernant cette nouvelle exigence, notamment sa date précise de mise en oeuvre, ne sont pas encore connus, ce qui entraîne "d'importants défis et des questions sans réponse concernant sa mise en œuvre", a déclaré un porte-parole de l'Association américaine du voyage à CNBC Travel.

Néanmoins, selon le média américain, ces frais s'élèveront à au moins 250 dollars car le Secrétaire à la Sécurité intérieure est libre de fixer des frais plus élevés. Par la suite, ils seront ajustés en fonction de l'inflation. Les frais seront payés lors de la délivrance du visa et s'ajoutent aux autres frais, y compris les frais de visa habituels.

"Par exemple, un travailleur H-1B qui paie déjà des frais de dossier de 205 dollars peut désormais s'attendre à payer un total de 455 dollars une fois ces frais en vigueur", indique un avocat à nos confrères.

Mais ces 250 dollars seront remboursables, après l'expiration du visa de voyage.

"Nouvelles taxes injustifiées"

Cette mesure fait partie de l'arsenal de l'administration Trump pour lutter contre le travail illégal. On estime que 42% des quelque 11 millions de personnes sans papiers vivant aux États-Unis sont entrées légalement aux États-Unis avec un visa touristique provisoire.

Alors que le pays voit son nombre de touristes baisser et se prépare à de grands événements mondiaux comme la Coupe de monde de football, ces nouvelles mesures inquiètent le secteur du tourisme. Dans un communiqué relayé par l'Echo touristique, le président de la US Travel Association, Geoff Freeman, explique que ces "nouvelles taxes injustifiées sur les visiteurs étrangers" sont "difficiles à accepter".

"Augmenter les frais pour les visiteurs internationaux réguliers revient à s’imposer une taxe sur l’une des plus grandes exportations de notre nation : les dépenses des voyageurs internationaux" et de craindre qu'ils "découragent la venue de visiteurs à un moment où ceux-ci s’inquiètent déjà de l’accueil et du niveau des prix".
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business