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La hausse des prix des produits alimentaires de base dépasse les 20%

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L'envolée spectaculaire depuis un an des prix de l'huile, de la margarine, du sucre et de la farine amplifie la perception de l'inflation chez les consommateurs. Elle se traduit aussi par une baisse des ventes des produits "plaisir".

L’Insee a publié ce matin son évaluation mensuelle complète de l’inflation pour le mois de novembre. La hausse des prix a été stabilisée à 6,2%. Mais les Français, eux, ont le sentiment que ces chiffres officiels ne correspondent pas à la réalité. Ou du moins à ce qu’ils perçoivent en faisant leurs courses. Mais il n'y a là rien d'anormal.

Dans leur évaluation mensuelle, les experts en statistiques de l’Insee prennent en compte l’évolution des prix de tous les produits et services que les ménages sont susceptibles d’acheter. Ce que les Français mettent dans leur panier pour se nourrir (hors boissons alcoolisées) pèse pour seulement 15% dans l’indice des prix. Un niveau qui correspond au budget moyen que les Français consacrent à leurs courses alimentaires.

+60,9% au rayon huile, +26,2% pour la farine

Mais, en même temps, c’est au moment de remplir leur panier ou quand ils passent à la caisse du supermarché que les consommateurs perçoivent le plus l’inflation. Pour deux raisons. D’abord, on mémorise plus facilement les prix des produits qu’on achète souvent. Ensuite, ces derniers mois, ce sont justement les prix des produits alimentaires qui ont le plus augmenté. L’Insee estime qu’hors boissons alcoolisées, la hausse moyenne a atteint 13% en novembre.

Surtout, dans le relevé très complet publié ce jeudi, on constate que la plupart des produits alimentaires de base ont vu leur prix augmenter sur un an de plus de 20%. C’est sans surprise le cas au rayon huiles, où en moyenne le prix au litre des bouteilles (hors huile d’olive) a carrément augmenté de 60,9% sur un an. Les amateurs de gâteaux maison paient non seulement leur farine 26,2% plus cher qu’il y a un an, mais ils doivent aussi sortir plus d’argent pour le sucre (+20%), la margarine (+27,5%) ou le beurre (+19,8%).

Ventes en nette baisse pour les fruits de mer, le chocolat, le whisky

Et face à ces prix des produits alimentaires de base qui s’envolent, que font les Français? Ils continuent à en acheter parce qu'ils sont plus abordables que les produits transformés mais ils se montrent plus sélectifs, glissent plus souvent des marques premier prix dans leur panier. En revanche, ils réduisent leurs achats de tout ce qui apparaît comme non indispensable.

Selon la dernière note mensuelle du cabinet Iri, les ventes en grande distribution au rayon parapharmacie ont chuté de plus de 25% sur les douze derniers mois. Certains réduisent même leur budget "petits plaisirs": les ventes de tablettes de chocolat étaient en novembre inférieures de 8,8% par rapport au niveau de novembre 2021 et pour le spiritueux le plus apprécié par les Français, le whisky, Iri relève une baisse sur douze mois de 8,3%.

Mauvaise augure pour Noël? On peut le redouter. En tout cas une partie des consommateurs assurent qu’ils vont aussi rogner sur les traditionnels surcroîts de dépenses qu’ils s’autorisent pour les fêtes. Selon l’institut Ipsos, il sont plus d’un tiers à affirmer qu’ils vont réduire leur dépenses de décoration. Et un sur quatre prévoit une baisse de leur budget repas et cadeaux.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco