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Inflation: Bruno Le Maire se dit aussi favorable à un moratoire sur la loi Descrozaille

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Le ministre de l'Economie et des Finances se montre ouvert à la demande du PDG de Carrefour Alexandre Bompard en faveur d'un moratoire sur l'application de texte qui encadre les promotions de certains produits et doit entrer en vigueur en mars prochain.

Bruno Le Maire ouvre la porte à un moratoire sur l'application de la loi Descrozaille, une semaine après la déclaration en ce sens du patron de Carrefour Alexandre Bompard. "Je souhaite qu'on puisse aller le plus loin possible dans les remises, a-t-il déclaré ce jeudi sur le plateau de Franceinfo.

"Il y a des bonnes choses dans la loi Descrozaille, c'est un texte qui a été voté par tous les parlementaires. J'ai toujours dit qu'il y avait une disposition que je trouvais mal-venue, celle qui limite le montant maximum des promotions sur les produits d'hygiène et les détergeants, c'est-à-dire les lessives, les dentifrices, les shampooings, à 34% alors que certains distributeurs sont prêts à faire 50-60% voire plus", poursuit le ministre de l'Economie et des Finances.

"Si on veut vraiment se battre contre l'inflation, stopper définitivement la spirale inflationniste, faire baisser les prix ou au moins stabiliser les prix bas, il faut permettre aux distributeurs d'aller plus loin dans les remises", résume Bruno Le Maire.

Le ministre de l'Economie et des Finances a précisé qu'il s'en remettait aux parlementaires pour "se saisir du sujet".

"S'il y a une majorité à l'Assemblée nationale pour revenir sur ce moratoire et permettre aux distributeurs de faire 60% de remise sur les shampooings, les savons et les lessives, tant mieux", affirme Bruno Le Maire.

Une lettre aux présidents des groupes parlementaires

Mercredi dernier à Bercy, le PDG de Carrefour Alexandre Bompard avait demandé au ministre de l'Economie Bruno Le Maire "un moratoire" d'un an sur l'application de la loi Descrozaille, qui encadre les promotions de certains produits et doit entrer en vigueur en mars 2024. "Aujourd'hui, je peux vendre une lessive à 50 ou 60% de promotion", avait-il expliqué sur Franceinfo la veille. Mais dès l'application de cette "mauvaise loi" comme il la qualifie, Carrefour comme les autres distributeurs seront "obligé(s) de se limiter à 34%".

Alexandre Bompard déplore que les consommateurs, frappés par l'inflation, se privent de produits "essentiels" tels que "les protections féminines, les couches, le dentifrice" qui accusent des baisses de vente "à deux chiffres". La disposition "ne bénéficie qu'à trois grandes multinationales mondiales", avait-il estimé, citant Procter & Gamble, Henkel et Unilever qui se partagent l'essentiel du marché.

Le dirigeant d'entreprise a en outre pris la plume pour tenter de convaincre les présidents de groupes parlementaires de la nécessité d'un tel moratoire. Dans un courrier révélé par le média spécialisé LSA et Les Echos, il plaide notamment que "reporter l'entrée en vigueur de cette disposition d'un an, en fixant une date de réexamen de la situation, constituerait un effort ciblé, utile et d'impact direct pour le pouvoir d'achat des Français".

Timothée Talbi