Indemnité inflation de 100 euros: le Sénat pourrait retirer la mesure du projet de loi de finances

Difficulté en perspective pour l'adoption de la très attendue "Indemnité inflation" de 100 euros promise par le gouvernement aux 38 millions de Français gagnant moins de 2000 euros net par mois?
Alors que la disposition a été adoptée en première lecture par les députés à travers l'examen du projet de loi de finances rectificative, le texte est désormais entre les mains du Sénat.
Or, certains élus de la haute assemblée ont bien l'intention de mettre des batons dans les roues du gouvernement. Comme le signale Public Sénat, Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains, entend frapper fort et veut supprimer la disposition du texte à travers un amendement. Le rapporteur général de la commission des finances, Jean-François Husson (LR), défend aussi un amendement similaire.
"Un précédent dangereux"
L'amendement en question dénonce un dispositif créé "indépendamment de la composition du foyer ou de leur exposition réelle à la hausse actuelle des prix des carburants, qui est pourtant à l’origine de cette mesure. Elle se caractérise par un ciblage insuffisant, des effets de seuil massifs et des risques d’effets d’aubaine préjudiciables à son efficacité au regard du coût élevé qu’elle représente pour les finances publiques (3,8 milliards d’euros)".
"Sa mise en œuvre concrète, qui repose pour une large part sur les entreprises privées dont ce n’est pas la vocation, pose encore question. Les dispositifs qui seraient mis en œuvre pour prévenir les risques de doublons ou de fraudes dans le versement de l’indemnité ne sont pas connus à ce jour. La mesure crée enfin un précédent dangereux pour la conduite de la politique budgétaire dans les mois et années à venir", poursuit le texte.
Le Sénat dont la majorité est dans l'opposition pourrait bien adopter cet amendement. Mais ce serait reculer pour mieux sauter puisque c'est bien l'Assemblée nationale qui a le dernier mot et le dispositif pourr être réintroduit en seconde lecture par voie d’amendement par la majorité présidentielle ou le gouvernement.
Pas de quoi donc mettre en danger cette mesure symbolique du gouvernement...