BFM Business
Conso

Gastronomie, patrimoine, villages: l'Espagne et l'Italie volent la vedette à la France dans le coeur des touristes

placeholder video
Une vaste étude réalisée auprès de 30.000 visiteurs étrangers pour Atout France met en lumière une certaine déception de ce qui est pourtant considéré comme les points forts du tourisme français.

La France, ses villages, sa gastronomie haut de gamme, ses sites culturels... Ils sont considérés par beaucoup comme les vecteurs principaux d'attraction des touristes du monde entier. D'ailleurs, le pays est depuis 30 ans la première destination mondiale touristique.

Pourtant, certains signaux commencent à inquiéter. On a souvent évoqué le manque d'accueil des Français, les prix prohibitifs (voire les arnaques) ou le sentiment d'insécurité.

Le choix d'Anaïs : Le tourisme international cartonne en France - 09/03
Le choix d'Anaïs : Le tourisme international cartonne en France - 09/03
3:35

Et désormais, même les atouts les plus solides comme la nourriture ou la richesse culturelle commencent à être remis en cause par les touristes étrangers.

Paris concentre 42% des visiteurs étrangers

C'est l'un des constats de la vaste étude* menée auprès de 29.000 personnes dont 19.500 voyageurs internationaux par Harris Interactive x Toluna pour Atout France, que BFM Business a pu consulter.

D'après l'étude, ces marqueurs et atouts demeurent au centre des motivations des touristes étrangers qui viennent en France ou qui ont l'intention de le faire, "une zone de force à maintenir", peut-on lire.

Mais dans le domaine des lieux culturels, de la gastronomie locale, des villages de charme, des sites naturels, les sondés estiment que l'Italie et l'Espagne ont de meilleurs atouts.

Doit-on comprendre par exemple que la qualité de la gastronomie française est en baisse? Notamment à Paris où se rendent 42% des vacanciers internationaux qui ont visité la France et où la qualité de la restauration peut être très inégale?

Est-ce le résultat des difficultés à recruter dans le secteur, de l'accueil? Ou est-ce simplement parce que l'Espagne et l'Italie ont amélioré leur offre?

Dans le domaine des activités à l'extérieur, de la baignade ou des événements culturels, l'Italie et l'Espagne se distinguent également de la France aux yeux des touristes.

L'accueil toujours mal noté

Et finalement, pour le rapport qualité/prix du voyage ou l'accueil, les touristes interrogés qui sont venus en France attribuent la note de 7,9/10 et de 7,7/10 sur ces deux points qui doivent être corrigés selon l'étude, alors que la moyenne à l'étranger est de 8,1 et 8,3.

L'accueil reste donc toujours un point noir, la faute notamment à une maîtrise approximative de l'anglais par les Français. On se souviendra qu'il y a plus d'une décennie, on enjoignait les Parisiens à sourire à travers la campagne "Paris vous sourit". Visiblement, le message n'est pas passé.

Cette perception fait que la France est distancée comme intention de destination dans les deux prochaines années, selon l'étude.

Les personnes interrogées estiment ainsi qu'il y a 6,6 chances sur 10 qu'elles aillent en Espagne ou en Italie contre 6,3 chances sur 10 pour la France.

Dans le même temps, l'Italie est la première destination étrangère visée chez les sondés de 8 pays, l'Espagne dans 6 pays et la France dans seulement 3 pays: la Belgique, l'Espagne et la Chine.

"L'une des plus grandes difficultés de la France est la concurrence des ses voisins limitrophes, (...) identifiés beaucoup plus positivement sur des enjeux qui sont aujourd'hui une faiblesse de la destination France: une météo pas toujours au rendez-vous, un accueil des locaux critiqué, des prix jugés élevés, une capacité à offrir baignade et détente perçue comme relativement limitée...", notent les auteurs à l'AFP.

Pour autant, pour les touristes qui viennent en France, malgré ces points à améliorer, la satisfaction demeure au rendez-vous. Ils attribuent une note globale de 8,6/10, de 8,5 pour les transports, 8,3 pour l'hébergement ou encore de 8,1 pour l'accessibilité.

*: Enquête réalisée en ligne dans 30 pays du 12 mars au 2 avril auprès de 28.844 personnes, dont 19.489 voyageurs internationaux.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business