Coronavirus: les clients affluent dans les rayons des supermarchés mais pas de pénurie pour le moment

- - MYCHELE DANIAU / AFP
Plusieurs grands distributeurs en France ont fait état lundi à l'AFP d'afflux dans leurs magasins de clients désireux de faire des stocks de produits de première nécessité, tels que pâtes, riz ou produits d'hygiène, pour pallier un éventuel confinement dû au nouveau coronavirus.
Chez Auchan, un porte-parole a expliqué que plusieurs hypermarchés de l'enseigne avaient été "dévalisés", avec des rayons vidés de leurs produits, "et notamment ceux des pâtes".
Le phénomène a été constaté "partout en France, et pas que dans les zones où ont été signalés des cas de personnes infectées", comme la région parisienne, le Nord mais aussi dans le Sud, a ajouté ce porte-parole de l'enseigne nordiste.
Alors qu'en Italie de nombreux produits ont vu leurs ventes exploser la semaine dernière, on ne dispose pas encore de chiffre de ventes sur la France concernant la semaine qui s'est achevée le 1er mars. Sur la semaine précédente (jusqu'au 23 février), il n'y avait pas eu de surconsommation particulière, relève Nielsen. Au contraire, les ventes de produits de grande consommation ont même enregistré un recul de 0,4% cette semaine-là. Seuls les gels hydroalcooliques enregistrent des niveaux de ventes record depuis le début de l'année avec une progression de 91% depuis le 1er janvier.
Comportement irrationnel
Pour autant il n'y a pas de pénurie en vue, assure Auchan: "Nous avons anticipé nos stocks, les clients n'ont rien à craindre", même si ce "type de comportement, totalement irrationnel, peut être source de pénurie puisqu'il perturbe le processus d'approvisionnement".
Les deux entités dédiées au "drive" de l'enseigne, ChronoDrive et AuchanDrive, ont constaté des augmentations de commandes ce week-end "de l'ordre de 50 à 70%, voire de 100% dans la zone de Creil", dans l'Oise, l'un des deux principaux foyers de propagation du virus en France (36 cas).
"C'est très impressionnant: les gens ne veulent clairement pas prendre le risque d'aller en magasin et d'entrer en contact avec qui que ce soit", a-t-il expliqué.
"Ne pas tomber dans la psychose"
C'est le même constat que dressait Intermarché la semaine dernière. "Le drive limite les risques de contamination, assure Thierry Cotillard, le patron d'Intermarché Je suis là aussi pour rassurer les 10 millions de personnes qui viennent dans les Intermarchés et Netto: on a les stocks sur points de vente. Il ne faut pas tomber dans la psychose."
Un autre distributeur français a affirmé à l'AFP avoir constaté également ce week-end "une demande accrue de produits de première nécessité" dans ses supermarchés: pâtes, riz, couches pour bébés et savon.
Cette forte demande a entraîné "des ruptures de stock partielles" mais sans risque de pénurie, la situation ayant été "anticipée", a-t-on assuré. Là aussi, grosse affluence au niveau des commandes via drive et le service de livraison à domicile, "partout en France".
Chez Intermarché, les porte-parole de l'enseigne ont fait savoir que leur objectif était d'assurer leur "mission prioritaire" de distribution de nourriture, "y compris dans des circonstances difficiles".