Coronavirus: comment les commerçants s'entraident partout en France

A Angers, des coiffeurs, des boulangeries, des cinémas, accueillent les ventes directes des producteurs locaux. - "Adopte un maraîcher"
En plein confinement, des partenariats inédits entre commerçants se mettent en place. A l’image de celui noué entre Franprix et Décathlon cette semaine en Ile-de-France. Les supermarchés citadins vont en effet vendre quelques articles du fabricant de produits sportifs interdit d’ouverture. Et partout en France, les initiatives locales des commerçants pour aider ceux que la crise frappe de plein fouet se multiplient. Quelques exemples.
- Les commerces d’Angers adoptent des maraîchers
La ville d’Angers a lancé l’opération “adopte ton maraîcher” afin d’aider les producteurs de fruits et légumes à compenser la fermeture provisoire des marchés. Chaque jour, des commerçants angevins qui ont pignon sur rue comme des cinémas, des fleuristes, des boulangers, des coiffeurs, des tenanciers de café ou restaurant, accueillent dans leur locaux des producteurs qui n’ont pas de magasin pour écouler leur stock.
D’après l’équipe “une vraie solidarité entre professionnels s’est immédiatement mise en place, et ça prend une ampleur considérable. On arrive à une centaine de commerces, soit presque toutes les boutiques de la ville, qui prêtent leurs locaux”, se félicite Stéphane Pabritz, adjoint au commerce à la mairie d'Angers.
- Les tabacs de l’Aube jouent les point-relais pour les producteurs locaux
Une trentaine de buralistes de l’Aube se sont portés à la rescousse d'une cinquantaine de fabricants de produits du département. Des producteurs de confiture, bières et autres denrées fabriquées dans la région, qui ont dû fermer boutique et sont privés de foires. Pour leur faciliter la vente directe, les tabacs ont mis tout un arsenal à leur disposition. D'abord une plateforme de vente, coronavirus-espoir.fr, où les producteurs de la région peuvent poster leurs offres de vente auprès des consommateurs.
Une fois la commande passée, le tabac le plus proche du domicile du client joue les point-relais. Et pour répartir les colis entre les bureaux, les tenanciers de tabac font bénéficier gratuitement les producteurs de leur système de livraison. Ces derniers n’ont qu’à déposer tous leurs colis dans le tabac le plus proche de leur exploitation, il sera pris en charge par la centrale logistique des buralistes du département, qui les dispatchera avec la presse dans les bureaux au plus près des acheteurs.
- La grande distribution sauve les stocks des grossistes de Rungis
Lorsque le gouvernement a annoncé la fermeture des bars et des restaurants à la mi-mars, la moitié des grossistes de Rungis, qui leur livrent des mets raffinés comme des fromages AOP se sont retrouvés avec leur stock sur les bras. Mais la porte-parole du marché indique que la grande distribution a racheté les fruits de mer, les bonnes viandes et autres produits destinés à l’évènementiel pour les vendre dans leurs rayons. Des grands groupes qui, que ce soit Carrefour, Leclerc, ou Système U, incitent par ailleurs leurs franchisés à organiser des ventes directes de producteurs sur les parkings ou dans les galeries des magasins.
- Un restaurant d’Alençon devient le magasin des primeurs
Pendant qu’un grand nombre de marchés locaux restent fermés, les producteurs de fruits et légumes de France peinent à trouver des débouchés. A Alençon dans l’Orne, le Saint Léo, un restaurant gastronomique qui a l’habitude de travailler avec les primeurs du coin, leur a confié ses clés gratuitement pour qu’ils puissent l’utiliser comme local de vente.
- Un assureur prête ses parkings pour la vente en drive
Le dirigeant de Delta Assurance a mis tous ses salariés au télétravail. Du coup, ses locaux de 2.500 mètres carré à Marseille et de 500 mètres carré à Paris sont vides. L’homme d’affaires a donc proposé sur les réseaux sociaux de prêter ces deux sites, et même de les aménager en fonction des besoins, des idées dont on lui aura fait part. "Sur notre parking marseillais, il y a quantité de possibilités, comme de stocker ou d’installer un drive pour une entreprise du secteur agroalimentaire ou un agriculteur", a par exemple expliqué le dirigeant marseillais dans La Provence.
