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Comment "150 euros", ce nouveau média dédié aux promotions, veut contrer le déclin des prospectus

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Face à la baisse des prospectus, l'entreprise spécialisée Milee lance un média hebdomadaire gratuit dédié aux promotions. Elle revendique 1,4 million d'abonnés au premier numéro, distribué ce mardi.

Les prospectus n'ont pas encore disparu des boîtes aux lettres. Ces catalogues en papier, indifféremment distribués pour vanter les promotions des supermarchés, semblent parfois vivre leurs dernières heures, coincés entre la flambée du coût du papier et les considérations écologiques. Mais ce serait oublier les consommateurs qui, eux, n'ont pas vraiment encore envie de s'en passer. C'est le pari de Milee: l'entreprise spécialisée dans la distribution, anciennement Adrexo, mise sur un nouveau projet de média entièrement dédié aux promotions pour préparer l'avenir.

Baptisé "150 euros", cette offre gratuite s'articule autour d'un magazine hebdomadaire promettant des informations et des conseils pour les consommateurs, à l'intérieur duquel seront glissés les traditionnels prospectus des enseignes aux alentours. La grande différence, contrairement aux habitudes où ils sont distribués dans toutes les boîtes aux lettres possibles, est que cette offre ne s'adresse qu'aux personnes abonnées. Concrètement, pour recevoir les prospectus, il faut s'inscrire. Une manière d'optimiser la distribution auprès des adeptes des catalogues.

Le premier numéro du magazine "150 euros" distribué à partir de ce mardi 2 mai.
Le premier numéro du magazine "150 euros" distribué à partir de ce mardi 2 mai. © Milee

1,4 million d'abonnés

Le premier numéro de "150 euros" sera distribué à partir de ce mardi 2 mai. L'entreprise se réjouit déjà d'un succès encourageant pour ses débuts, évoquant pas moins de 1,4 million d'abonnés pour ce premier numéro. "Nous visons 12 millions d'inscrits d'ici la fin de l'année. C'est un objectif ambitieux, mais jouable", avance Pierre-Yves Larvor, directeur adjoint de Milee, qui se partage le marché français de la distribution des prospectus avec Mediapost, filiale du groupe La Poste. Une newsletter hebdomadaire sera également envoyée dès ce mardi.

"Depuis dix ans, le volume de prospectus diminue quasiment tous les ans", explique Pierre-Yves Larvor, et "nous avions besoin de trouver des solutions alternatives".

Pour consulter les prospectus de la semaine, et le magazine qui les accompagne, deux solutions s'offrent à l'abonné, la version numérique par mail ou la version imprimée dans la boîte aux lettres. Signe de l'appétence des Français pour le papier, la moitié des inscrits a choisi de recevoir "150 euros" en boîte aux lettres.

"Le format numérique ne remplace pas encore l'expérience du catalogue papier", souligne Pierre-Yves Larvor.

Pour répondre tout de même aux aspirations numériques, une plateforme web donnant accès aux catalogues des supermarchés environnants a également été mise en ligne ce mardi. Enfin, une application sera lancée d'ici le mois de septembre, et pourrait inclure des fonctionnalités comme des listes des courses créées en sélectionnant des produits directement dans les prospectus. Un terrain sur lequel les enseignes de la grande distribution ont déjà pris de l'avance – toutes possèdent désormais leurs propres applications, liées la plupart du temps à une carte fidélité.

Quinzaine d'enseignes

Une quinzaine d'enseignes sont présentes dans ce premier numéro de "150 euros". On y retrouve la majeure partie de la grande distribution (E.Leclerc, Carrefour, Auchan, Intermarché, Système U, Cora et Aldi). Lidl et Casino manquent encore à l'appel, mais ce n'est qu'une question de temps, assure Milee. On retrouve aussi des enseignes spécialisées, comme Bricomarché, La Grande Récré, Conforama, Bureau Vallée ou Botanic. Un panel d'enseignes que Milee veut encore élargir dans les prochains mois, espérant notamment convaincre des enseignes locales d'y participer.

Avec son offre gratuite, Milee ne change pas son mode de fonctionnement et continuera de facturer aux enseignes la distribution des prospectus – l'entreprise pourra même faire valoir une distribution rationalisée, donc moins coûteuse et plus efficace. Mais ce nouveau média ne compte pas remplacer la distribution "toutes boîtes". "On garde les deux activités", confirme Pierre-Yves Larvor, estimant que ce sont les consommateurs qui auront le dernier mot. Pour les prospectus, ce n'est (peut-être) pas encore le moment de préparer les derniers sacrements.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV