Ces marques américaines qui osent prendre partie contre Donald Trump

Nike est loin d'être la seule marque à défier ouvertement la politique de Donald Trump au risque de perdre des clients. Exemples: Patagonia, Starbuck ou Budweiser.

Une entreprise peut-elle afficher ouvertement des préférences politiques? Le dirigeant de la première puissance économique peut-il être, sans risque commercial, être défié par une marque américaine? Depuis l'élection de Donald Trump, ce tabou semble clairement levé. Par Nike, mais pas seulement. Qui sont ces marques qui osent prendre partie contre le 45ème président des Etats-Unis?

Trente ans après le lancement du slogan "Just do it" incarné par Michael Jordan, Nike adresse un nouveau message à ses fans : "Croyez dans quelque chose. Même si cela signifie tout sacrifier". Et pour le personnaliser, la marque a choisi le joueur de football américain Colin Kaepernick.

Tous les Américains connaissent ce sportif. Pour protester contre les violences policières visant les Noirs, Colin Kaepernick a lancé un mouvement de boycott de l'hymne américain en 2016. L'ancien quarterback de San Francisco a même posé un genou à terre lors d’une compétition pendant "The Star-Spangled Banner". Ce geste lui a coûté sa carrière. Et le choix de Nike n'est pas sans risque. Depuis le début de la diffusion de son clip, de nombreuses vidéos sont diffusées sur les réseaux sociaux montrant des Américains brûler des paires de Nike.

La marque n'en est pourtant pas à son coup d'essai. En 2017, dans un spot de publicité intitulée "Equality", elle lançait un message prônant l'égalité et la tolérance dans lequel figurait les stars du basket LeBron James et Kevin Durant, ainsi que la championne de tennis Serena Williams. Sur une musique d'Alicia Keys, ces sportifs affichaient leur opposition au décret anti-immigration de Donald Trump.

Budweiser: les immigrés ont bâti les Etats-Unis

Budweiser © Capture YouTube

Budweiser est la marque de bière la plus populaire des Etats-Unis. Elle a été créée à la fin du XIXe siècle par Adolphus Busch, un immigrant allemand. Pour réagir contre la politique de Donald Trump visant les immigrés, Budweiser a produit un clip qui a été diffusé pendant le SuperBowl, la compétition sportive la plus suivie aux Etats-Unis. Elle met en scène le créateur de cette marque aujourd'hui mythique lors de son arrivée aux Etats-Unis. On y voit le jeune brasseur accueilli par un public xénophobe qui lui hurle: "Vous n'êtes pas le bienvenu ici! Retournez chez vous!". A la suite de cette diffusion, des appels au boycott ont été lancé contre Budweiser en dénonçant une publicité "pro-immigration" et anti-Trump. 

Patagonia traite Trump de "voleur de terres"

"The President Stole Your Land" ("Le président a volé vos terres"). C’est le message diffusé en 2017 par Patagonia sur Instagram et sur la page d'accueil de son site Internet. La marque de vêtement qui prône la défense de la planète réagissait à l’annonce du président américain de restreindre la surface d'espaces protégées dans l'Utah d'environ deux millions d'hectares. Il divise par deux le territoire de Grand Staircase-Escalante, protégé depuis 1996 et ouvre l’exploitation de 85% de la réserve de Bears Ears, mise à l'abri en 2016 par Barack Obama. Patagonia ne s’est pas contenté d’un message. La marque de vêtements outdoor a lancé une pétition en ligne et menacé Donald Trump d’une action en justice. 

84 Lumber: ouvrir une porte aux réfugiés

Le mur anti-migrant que Donald Trump projetait d’ériger à la frontière mexicaine a fait réagir la société 84 Lumber. Cette entreprise de matériaux de construction en bois a décidé de faire savoir ce qu’elle pensait du projet lors du SuperBowl. Elle voulait diffuser une publicité montrant le périple d’une femme sud-américaine qui tente de se rendre aux Etats-Unis avec sa fille. Elle longe le fameux mur avant d’arriver devant une porte de bois entrouverte.

La pub a été censurée par la Fox. La chaîne pro-Trump estimait que le message était trop polémique. Quelques passages ont été coupés, mais 84 Lumber a mis en ligne la version complète sur YouTube et son site web qui a vite été dépassé par un nombre trop important de visionnages.

Starbucks: recruter 10.000 migrants

La politique migratoire de Donald Trump ne plaît vraiment pas au patron de Starbucks. Après les annonces du président américain, Howard Schultz annonce son intention d’embaucher dans les magasins des Etats-Unis 10.000 réfugiés d’ici 2022 dans tous les pays où il est présent, soit des personnes de 75 nationalités différentes. Ils annonce aussi que les réfugiés ayant travaillé pour l'armée américaine, comme interprètes, seront prioritaires. Son slogan: "construisons des ponts, pas des murs!" 

https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco