Bercy en appelle aux entreprises pour écouler les stocks de masques en tissu fabriqués en France

Agnès Pannier Runacher a concédé qu'il y avait 10% des fabricants français qui se retrouvent avec des stocks sur les bras. - Capture vidéo BFMTV
"J'avais alerté dès le 15 mai la filière sur le risque de surproduction" a explique sur l'antenne de RTL, Agnès Pannier Runacher à propos de la production textile française de masques de protection, qui commence à avoir du mal à écouler ses stocks. La secrétaire d'État auprès du ministre de l'Economie a soutenu que "cette production de masques a sauvé des centaines d'entreprises et des milliers d'emplois en France", et précise qu'il n'y avait "que 10% des entreprises", ayant participé à l'effort de guerre, qui se retrouvent "avec des "stocks sur les bras".
Cette représentante du gouvernement en a profité pour vanter les qualités intrinsèques des masques textile lavables made in France. "C'est quand même incroyable. On a un produit qui est écologique, qui a un rapport qualité-prix imbattable et néanmoins on n'arrive pas à convertir les grandes entreprises à utiliser ce masque, on préfère le masque chirurgical qui, lui, est importé de Chine", a insisté la secrétaire d'État. Le chef de l'État lui même avait porté lors d'une de ses sorties publiques les masques en tissu lavables d'entreprises françaises (cf photo ci-dessous).

Par sa voix, le gouvernement veut convaincre les entreprises française de se convertir à ces masques en tissu fabriqués en France pour permettre aux fabricants ayant converti leur outil de production d'écouler leurs stocks. Selon Agnès-Pannier Runacher, il va falloir "convaincre" les employeurs, les "gros acheteurs" qui ont des centaines de salariés à protéger, "d'utiliser des masques lavables, réutilisables". "C'est bien un équipement de protection individuelle. (…) On peut switcher du masque à usage unique au masque lavable", a-t-elle assuré, insistant sur le fait qu'il s'agissait d'une "transition essentielle".
450 entreprises converties à la fabrication de masques
Environ 450 entreprises françaises se sont converties à la fabrication de masques durant la crise sanitaire, parfois au prix d'investissements supplémentaires.
"Ce produit n'existe que depuis deux mois, donc je peux comprendre que les employeurs n'aient pas fait tout le travail" d'identification des produits homologués et "les organisations syndicales ont pu à certains endroits être méfiantes", a-t-elle reconnu.
Par ailleurs, "l'État a passé des commandes vers des masques 100% français", d'autant qu'"un masque tissu (...) se conserve plus longtemps: il est plus rare d'avoir des moisissures sur un T-shirt que sur un masque chirurgical à usage unique", a-t-elle fait valoir.
Une réunion a lieu lundi après-midi avec "l'ensemble de la filière" pour "préparer le plan d'action futur", a ajouté la secrétaire d'État.