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Confinement: les travailleuses du sexe demandent à bénéficier d'un "revenu de remplacement"

Les associations craignent qu'"à court terme, certaines travailleuses du sexe parmi les plus démunies se retrouvent contraintes de braver le confinement

Les associations craignent qu'"à court terme, certaines travailleuses du sexe parmi les plus démunies se retrouvent contraintes de braver le confinement - Lionel BONAVENTURE / AFP

Les travailleuses du sexe, dont une minorité exerce sous le statut d'auto-entrepreneur, ne peuvent pas prétendre à l'aide de 1.500 euros promise par l'Etat aux indépendants en compensation de leur baisse d'activité. La Fédération Parapluie Rouge demande "un revenu de remplacement le temps du confinement".

Des associations de défense des travailleuses du sexe, frappées par "une insécurité financière extrême" depuis la mise en œuvre du confinement pour endiguer la propagation du coronavirus, ont demandé ce lundi à Emmanuel Macron la création d'un fonds d'urgence.

"Un fonds d'urgence doit être créé afin de permettre un revenu de remplacement le temps du confinement, sans condition de régularité de séjour", écrit dans une lettre au chef de l'Etat la Fédération Parapluie Rouge, qui réunit les associations de santé communautaire des travailleuses du sexe.

Faute de pouvoir travailler afin de respecter le confinement, les prostituées ont vu leurs revenus chuter et se trouvent dans "une insécurité financière extrême", alertent les associations. 

Plusieurs cagnottes en ligne ont été lancées

Les travailleuses du sexe, dont une minorité exerce sous le statut d'auto-entrepreneur, ne peuvent pas prétendre à l'aide de 1.500 euros promise par l'Etat aux indépendants en compensation de leur baisse d'activité.

Plusieurs associations, qui ont dû cesser leurs maraudes, rapportent des cas d'expulsions de travailleuses du sexe dans l'incapacité de régler leur chambre d'hôtel - qui ont parfois décider de fermer - ou leurs loyers.

Plusieurs cagnottes en ligne, récoltant plusieurs milliers d'euros chacune, ont été lancées afin de fournir une aide pour se loger et se nourrir, mais "cela ne suffit pas, l'Etat doit lui aussi s'engager".

Les associations craignent qu'"à court terme, certaines travailleuses du sexe parmi les plus démunies se retrouvent contraintes de braver le confinement, non pas de gaieté de cœur, mais faute de moyens de subsistance car il s'agit de survivre".

Un fonds d'urgence est selon ces associations "la seule solution pour empêcher les prises de risques associées à l'exercice du travail du sexe. (...) C'est une question de santé publique, pour nous, mais aussi pour les clients, et l'ensemble de la population".

P.S. avec AFP