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"C'est le graal": la course aux sponsors de Violette Dorange, jeune navigatrice qui rêve de Vendée Globe

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Pour les skippers, le Vendée Globe est l'aventure d'une vie, l'épreuve ultime de la navigation, LA course de bateau à voile qui demande une préparation physique et mentale maximale mais qui nécessite aussi beaucoup d'argent.

"Le Vendée Globe, c'est le rêve ultime pour les navigateurs!". Violette Dorange, jeune navigatrice de 22 ans, rêve est faire le tour du monde à la voile au cours de cette course mythique. Depuis quatre ans, elle se prépare au Vendée Globe.

"C'est mes Jeux olympiques", s'exclame-t-elle avec ferveur au micro de BFM Business. "Pour les voileux, c'est vraiment notre graal!"

Mais la passion ne suffit pas. La voile est un sport au modèle économique complexe et impossible de s'engager sur une course aussi prestigieuse et exigeante sans sponsors prêts à financer l'aventure. Si les marins les plus expérimentés sont accompagnés par des partenaires de longue date, convaincre les entreprises est une course avant la course pour les plus jeunes comme Violette Dorange.

Violette Dorange, jeune navigatrice de 22 ans, préparant le Vendée Globe 2024 sur son IMOCA.
Violette Dorange, jeune navigatrice de 22 ans, préparant le Vendée Globe 2024 sur son IMOCA. © Violette Dorange

Le Vendée Globe, l'Everest de la navigation

Créée en 1989, le Vendée Globe consiste à faire le tour du monde à la voile à travers tous les océans, seul et sans assistance. Un monument qui se tient tous les quatre ans et dompté au fil de l'histoire par de grands marins tels que Michel Desjoyeaux, François Gabart et Armel Le Cléac'h (vainqueur en 2017 en un temps record de 74 jours).

Malgré son jeune âge, Violette Dorange a déjà l'expérience de deux traversées de l'Atlantique.

"J'ai traversé l'Atlantique pour la première fois à 18 ans. J'ai le physique, les compétences et l'expérience pour participer à cette épreuve", clame la jeune femme.

Le Vendée Globe nécessite une préparation physique maximale, mais pas que… Pour participer à cet évènement quadriennal, la jeune femme s'est bien sûr entraînée, mais a également dédié une grande partie de son temps à la récolte des fonds nécessaires à sa participation.

Sans sponsors, impossible pour elle de s'aligner en novembre prochain sur la ligne de départ aux Sables d'Olonne pour la dixième édition.

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Une course onéreuse

En cumulant le prix de l'inscription, la préparation du bateau et le financement de son équipe à terre, Violette Dorange doit récolter une somme considérable.

"Mon budget est quand même important. Pour mon départ, il faut 1,5 million d'euros", nous confie la navigatrice avec détermination.

Les bateaux autorisés à participer à la course sont des Imoca (International Monohull Open Class Association), ces voiliers monocoques qui ont pour obligation principale d'avoir une coque de 60 pieds (18,28 mètres) ce qui en fait des géants des mers.

Selon les bateaux, qui à part leur taille ont de nombreuses différences, le prix moyen d'une participation varie entre un et quatre millions d'euros. Mais certains n'hésitent pas à investir jusqu'à dix millions.

Pour réunir la somme nécessaire, Violette est accompagnée par plus d'une centaine de franchisés McDonald's et des entreprises. Grâce à ces soutiens, elle a déjà pu récolter 50% de la somme nécessaire à son départ, soit 750.000 euros.

Projet associatif et parrainage de Jean Le Cam

Pour réunir les 50% manquant, Violette lance un appel aux sponsors et pour cela, elle s'appuie sur son projet associatif tout en mettant en valeur son profil atypique de navigatrice. "Je suis sûr qu'il y en a qui sont partants, il faut juste que je les rencontre", sourit la navigatrice.

Au-delà d'être une femme, et possiblement la plus jeune participante de l'histoire du Vendée Globe si elle venait à prendre le départ de l'édition 2024, Violette Dorange promeut les valeurs de son association ''DEVENIR'' lié à la fondation ''Les Apprentis d'Auteuil''.

"La fondation "Les Apprentis d'Auteuil" accompagne les jeunes en difficulté. L'idée de mon projet, c'est aussi de montrer que la jeunesse est déterminée à réaliser de grandes choses", explique Violette Dorange.

"On a un projet qui a beaucoup d'atouts", veut croire la jeune femme, parrainée dans par le doyen de l'épreuve Jean Le Cam, qui va disputer, lui, son sixième Vendée Globe. "On a un des meilleurs bateaux à dérive, une équipe structurée et je suis qualifiée. Tous les curseurs sont au vert."

Le Vendée Globe génère en moyenne 30 millions d'euros à chaque édition grâce à ses retombées touristiques et commerciales. Le vainqueur de course empoche 200.000 euros, participe à la mise en lumière de ses sponsors et donne de la visibilité à l'association dont il est l'ambassadeur.

Cyprien-Junior KOUAKAM-DUBOIS