Budget: l'ultime recours de Michel Barnier

Deux options sur désormais sur la table pour le PLFSS. Soit le Premier ministre rejette les réclamations du RN sur l'indexation des retraites, le rembourement des médicament et les allégements de charges et dégaine ce lundi après-midi le 49.3.
Alors le groupe de Marine Le Pen censurera. "A partir du moment où Michel Barnier poursuit la politique d'Emmanuel Macron, le Rassemblement national censurera évidemment ce gouvernement (...)", a indiqué lundi matin Jordan Bardella sur RTL.
"Le Rassemblement national actionnera le mécanisme de la censure sauf évidemment miracle de dernière minute, si Michel Barnier venait à revoir sa copie d'ici 15 heures. Mais j'ai peu d'espoir (...)", a-t-il ajouté.
Soit le gouvernement cède à toutes les demandes et évite la censure, mais cela semble peu probable.
Une autre voie existe cependant pour faire passer le budget. Une voie conseillée par certains au sommet de l’Etat: aller au vote sur le PLFSS. On sait que le texte sera rejeté. Que se passe-t-il alors ? Il repart en seconde lecture à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Mais comme les délais constitutionnels courent jusqu’au 5 décembre maximum pour examiner le PLFSS; on sait que les parlementaires seront hors délai. Et là ce n’est plus le 49.3 qui gagne, mais le 47.1: le texte initial, celui du gouvernement, pourra être exécuté par ordonnances. Sans vote de l’Assemblée.
Cette option permettrait, comme l’ont souligné les services de Matignon ce week-end, de maintenir l’avancement de la revalorisation des retraites agricoles dès le 1er janvier, de faciliter le cumul emploi-retraites des médecins pour lutter contre les déserts médicaux ou bien encore de débloquer l’aide de 200 millions pour les départements pour l’allocation personnalisée d’autonomie ou la prestation de compensation du handicap.
Seul risque, celui de se faire accuser de passer en force. En même temps, c’est la dernière bouée de sauvetage pour Michel Barnier.