Bruno Le Maire: "il faut savoir répondre quand le peuple réclame des décisions plus généreuses"

La dette de la France atteint désormais 98% du PIB, selon Bruno Le Maire ce lundi sur RMC et BFMTV. En réalité, elle a même dépassé les 99% du PIB en juin selon l’Insee. Une situation dont le ministre n’est "pas satisfait".
"C’est aussi l’héritage de 10 ans où la dette est passée de 64 à 98% du PIB", s’est défendu le locataire de Bercy. "On l’a stabilisé à la baisse, mais comme c’est très modeste je ne dis pas que nous la faisons baisser ce serait malhonnête". Pour autant, "désendetter le pays doit rester notre priorité".
Pour cela, il faudra de la croissance. La France table sur 1,3% en 2019, "ce qui nous place au-dessus de la moyenne de la zone euro. Mais je voudrais que les 19 États-membres de la zone euro aient conscience que ce niveau de croissance n’est pas suffisant, qu’il ne nous permettra pas de financer la transition énergétique" et pas non plus "les emplois qui sont attendus par nos concitoyens".
L'Allemagne bougera
Un appel finalement surtout dirigé vers la première puissance européenne : "J’appelle l’Allemagne à évoluer dans sa politique, à investir davantage. Demain je serai à Berlin, et je vais passer le message pour la troisième ou la quatrième fois", a indiqué Bruno le Maire. Et le ministre de l’Économie ne désespère pas : "L’Allemagne à un moment donné, bougera (…) investira plus, innovera davantage, et que nous en seront tous, dans la zone euro, notamment la France, les bénéficiaires".
En attendant, ce sont bien des décisions politiques françaises qui creusent le déficit. Celui de la sécurité sociale devrait atteindre 5,4 milliards d’euros cette année et 5,1 milliards l’année prochaine. "Nous avons pris des décisions coûteuses. Certaines sont financées, tandis que d’autres, nous ne les avons pas compensées, et ça apparaît en déficit", a détaillé Bruno le Maire.
Mais pour lui, "c’était des bonnes décisions, il faut savoir répondre quand le peuple souffre et réclame des décisions plus généreuses. Mais ça veut dire que dans les années qui viennent nous ne devons pas abandonner l’objectif de baisse de la dépense publique".