Bruno Le Maire: "En période de crise, il n’est pas illégitime que l’Etat retrouve son rôle de protection"

Après être intervenu dans le dossier Carrefour/Couche Tard, Bruno Le Maire va-t-il tenter de sauver la tête du patron de Danone? Le fonds activiste BlueBell souhaiterait en effet remanier le géant français de l'agroalimentaire et notamment écarter complètement son PDG Emmanuel Faber.
"Il est normal que nous soyons vigilants"
Invité de Good Morning Business ce mercredi 20 janvier, le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance n'a pas vraiment répondu à la question, soulignant plutôt le rôle de protection de l'Etat et de veiller aux "intérêts des Français":
Nous regardons dès lors que les entreprises touchent à la sécurité alimentaire du pays, que derrière il y a des dizaines voire des centaines de milliers d’emplois, il est normal que l’Etat, qui est là pour veiller à l’emploi, pour veiller aux intérêts des Français regarde ce qui se passe et ne laisse pas faire. Le laisser-faire, laisser-passer, je pense que plus aucun Etat aujourd’hui ne pense que c’est la bonne politique. Il est normal que nous soyons vigilants et ce n’est pas pour autant qu’on intervient dans la vie quotidienne des affaires."
Bruno Le Maire a insisté sur les réformes mises en place depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron.
Nous avons libéré la vie des entreprises depuis 2017, nous avons allégé la fiscalité, nous avons allégé l’impôt sur les sociétés, nous avons baissé un certain nombre de taxes sur les entreprises, nous avons simplifié la vie des entreprises avec la loi Pacte, donc je pense que nous avons beaucoup libéré l’économie française avec le président de la République. En période de crise, il n’est pas illégitime que l’Etat retrouve son rôle de protection."
"Le pays le plus attractif pour les invesstisseurs étrangers en Europe"
Mais des interventions dans les affaires d'entreprises privées ne risquent-elles pas de faire fuir les investisseurs étrangers? Non, répond Bruno Le Maire, mettant en avant que la France s'impose comme "le pays le plus attractif pour les investisseurs étrangers en Europe".
"Ne partons pas d’un cas particulier, celui de Carrefour, pour en faire une généralité. Ce qui ferait fuir les investisseurs étrangers, c’est si je disais: 'demain le crédit impôt recherche finalement on va revenir dessus'. Nous maintenons le crédit impôt recherche. 'La baisse de l’impôt sur les sociétés nous revenons dessus'. Nous l’avons maintenue. Si je disais: 'nous arrêtons les baisses d’impôts'. Nous faisons 10 milliards d’euros de baisse d’impôt de production, notamment sur les entreprises industrielles dès le 1er janvier de cette année et 10 milliards d’euros de baisse supplémentaire le 1er janvier 2022. Nous avons simplifié la réglementation pour les entreprises. Donc je pense que toutes les entreprises et tous les investisseurs à travers la planète doivent entendre ce message simple : nous avons fait de la France le pays le plus attractif pour les investisseurs étrangers en Europe, Grande-Bretagne comprise."