Bruno Le Maire dit non à une baisse de la TVA

"Cette guerre économique et financière sera longue et violente", a annoncé Bruno Le Marie, ministre de l'Economie - Eric Piermont - AFP
L'Allemagne a décidé de sortir l'artillerie lourde pour relancer la consommation. Et dans l'arsenal des mesures présentées ce jeudi figure une baisse provisoire de ses deux taux de TVA. Du 1er juillet au 31 décembre 2020, ils passeront de 19% à 16% et de 7% à 5%. Une baisse de la pression fiscale sur la consommation que la France n'entend pas imiter. "Cela n'aurait pas de sens en France", explique Bruno Le Maire.
Le ministre de l'Economie souligne que la TVA en France est plus faible que la moyenne des pays industrialisés: "Avec beaucoup de produits au taux minimum". Bruno Le Maire juge par ailleurs que la consommation reprend sans qu'il soit nécessaire de réduire la fiscalité qui pèse sur les achats des Français et que "le risque avec une baisse de la TVA, c'est qu'elle ne soit pas répercuter sur les prix".
Pas de baisse spécifique pour la restauration
Dernier écueil pointé du doigt par le ministre de l'Economie, la baisse de la TVA entraînerait une "augmentation massive" des importations. Pour autant, la question d'une éventuelle baisse réservée aux restaurateurs n'est pas plus envisageable. "Les mêmes qui venaient l'année dernière dans mon bureau pour m'expliquer que la TVA (réduite) dans la restauration était une niche fiscale viennent me voir maintenant en m'expliquant qu'il faut une baisse", relève Bruno Le Maire.
Bercy n'entend pas faire ce cadeau aux restaurateurs, bénéficiaires par ailleurs du fonds de solidarité, voire des prêts garantis par l'Etat. "Il faut maintenir la TVA à 10% et nous n'y toucherons pas", conclut le ministre de l'Economie en soulignant, non sans une pointe de malice, l'importance de la stabilité fiscale.
