Brexit: Xavier Bertrand souhaite "à tout prix éviter une bataille de pêcheurs"

La pêche à la coquille Saint-Jacques est réglementée dans le temps en France, mais pas en Angleterre (Illustration) - MARCEL MOCHET / AFP
Les présidents des conseils régionaux des Hauts-de-France, de Normandie et de Bretagne ont réclamé dans une lettre rendue publique ce jeudi et adressée au gouvernement que celui-ci engage un "dialogue constructif et ferme" avec le Royaume-Uni sur l'impact du Brexit sur la pêche.
"Il faut à tout prix éviter une bataille de pêcheurs", écrivent les présidents des trois conseils régionaux, respectivement Xavier Bertrand, Hervé Morin et Loïg Chesnais-Girard. Ils craignent que les responsables britanniques décident de "reprendre le contrôle sur leurs eaux territoriales" dans le cadre des négociations sur un futur accord encadrant les relations entre le Royaume-Uni et l'UE.
Or, selon les trois dirigeants, "nombre de communautés locales" dépendent de la pêche et "la grande majorité de leurs prises sont faites dans les eaux britanniques". "Leur interdire cet accès reviendrait à signer leur quasi-arrêt de mort", estiment-ils.
Défendre les intérêts des pêcheurs français
Ils demandent ainsi que le gouvernement français engage un "dialogue constructif mais ferme" avec les Britanniques sur ce sujet et que la France intervienne "au niveau européen" pour défendre les intérêts des pêcheurs français dans les négociations.
Mercredi, c'est un eurodéputé français, Pierre Karleskind (Renew Europe), issu des rangs de La République en marche et installé en Bretagne depuis une vingtaine d'années, qui a été élu à la présidence de la commission Pêche du Parlement européen.
"Un accès réciproque aux eaux"
"Nous exigeons un accès réciproque aux eaux, c'est-à-dire des conditions identiques à celles que nous avons maintenant, ni plus ni moins", a-t-il déclaré au sujet des négociations, soulignant qu'un accord devait être trouvé "avant le 1er juillet prochain".
Les pêcheurs de huit Etats membres de l'UE sont fortement dépendants de l'accès aux eaux britanniques, très poissonneuses. Les Français y réalisent 30% de leur chiffre d'affaires.