Brexit: et maintenant, la Norvège menace de fermer ses eaux à l'UE et au Royaume-Uni

Jusqu'à présent, la pêche faisait l'objet d'un accord entre la Norvège et l'Union européenne. Mais avec la sortie du Royaume-Uni de l'UE, le texte doit être rediscuté pour devenir trilatéral. Or, les négociations ont été retardées par celles sur le Brexit qui s'éternisent.

La Norvège, qui n'est pas membre de l'Union européenne, a menacé ce vendredi de fermer ses eaux aux pêcheurs de l'UE et du Royaume-Uni si un accord entre les trois parties n'est pas en place d'ici au 1er janvier. La pêche fait depuis 1980 l'objet d'un accord de coopération bilatéral entre l'Union européenne et la Norvège, qui doit désormais être renégocié pour devenir trilatéral afin de tenir compte du Brexit.

"Les négociations avec l'UE et la Grande-Bretagne sur des accords de pêche pour 2021 sont fortement retardées à cause du retard pris dans les négociations sur le Brexit entre ces deux (parties, ndlr) et la place de la pêche dans celles-ci", a noté le ministre norvégien de la Pêche, Odd Emil Ingebrigtsen, devant le Parlement.

"Cela signifie qu'il n'est pas certain que les négociations soient finies avant la fin de l'année. Si nous n'avons pas d'accords au 1er janvier, nous n'ouvrirons pas la zone économique de la Norvège aux bateaux de pêche de l'UE et de la Grande-Bretagne", a-t-il ajouté. L'accord qui lie depuis 40 ans la Norvège et l'UE permet un accès réciproque à leurs zones de pêche.

"La balle est dans le camp de l'UE"

En septembre, la Norvège et le Royaume-Uni avaient annoncé avoir conclu un accord bilatéral sur la pêche, prévoyant notamment des discussions annuelles sur les échanges de quotas. Selon Odd Emi Ingebrigtsen, Oslo et Bruxelles ouvriront l'an prochain des discussions autour d'un accord similaire.

"Depuis longtemps, nous avons pris l'initiative (de dire) à l'UE qu'il fallait mettre en place des accords trilatéraux et la balle est donc dans le camp de l'UE", a-t-il souligné. En l'absence d'un accord au 1er janvier, les pêcheurs norvégiens risquent également d'être privés d'accès aux eaux de l'UE. Les eaux norvégiennes sont une zone de pêche importante, notamment pour le cabillaud et le hareng dont une partie des quotas ont été jusqu'ici réservés aux navires européens.

P.L. avec AFP