BFM Business
Economie

"Beaucoup de nos voisins ont réussi": François Villeroy de Galhau demande aux Français d'être "lucides" sur l'état des finances publiques

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau à Francfort en Allemagne, le 22 novembre 2024

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau à Francfort en Allemagne, le 22 novembre 2024 - Kirill KUDRYAVTSEV © 2019 AFP

Le gouverneur de la Banque de France estime que le redressement des finances publiques ne se fera pas "sans effort" et qu'à trop attendre les décisions pourraient devenir très douloureuses.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé mardi qu'il n'y avait pas "de solution facile, sans effort", pour redresser les finances publiques du pays, estimant nécessaire que "cet effort soit juste et partagé par tous".

"Le débat public est nécessaire, et il doit être lucide: il n'y a pas aujourd'hui de solution facile, sans effort, pour le redressement budgétaire", a estimé M. Villeroy de Galhau dans un commentaire publié sur le site internet de la Banque de France.

"Mais plus notre pays attendra pour s'y attaquer, plus le traitement sera douloureux. Et il est souhaitable que cet effort soit juste et partagé par tous", a-t-il ajouté. "Beaucoup de nos voisins européens ont réussi ce redressement avant nous", a-t-il souligné.

Comme l'ambitionne le gouvernement de François Bayrou, M. Villeroy de Galhau a réaffirmé "la nécessité" de ramener le déficit public à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2029, contre 5,4% attendus en 2025, ce qui implique que les dépenses publiques totales n'augmentent "pas plus vite" que l'inflation annuelle, "y compris en 2026".

La croissance française tient

Le gouverneur de la Banque de France avait déjà appelé, dans une interview à Sud Ouest, à "un vrai débat public" sur la dette, au lendemain de l'annonce le 25 août, par le Premier ministre, d'un vote de confiance sur le gouvernement le 8 septembre à l'Assemblée nationale.

Malgré "la forte incertitude actuelle", François Villeroy de Galhau a par ailleurs salué une inflation restant "très bien maîtrisée" en zone euro (2,1% sur un an en août) comme en France (0,8%), selon des chiffres d'Eurostat.

"Ceci permet des taux d'intérêt favorables, et soutient la reprise du pouvoir d'achat", a-t-il commenté.

Quant à la croissance économique française, la confirmation par l'Insee d'une hausse de 0,3% du PIB au deuxième trimestre devrait lui permettre, sur l'ensemble de l'année 2025, d'"être au moins égale au +0,6% prévu par la Banque de France en juin", selon lui.

"Avec cette relative résilience, c'est plus que jamais le moment de traiter le problème n°1 de l'économie française: nos déficits et notre dette très excessifs", a insisté le banquier central, au risque sinon d'"entretenir l'incertitude des ménages et des entreprises" et d'"étouffer nos capacités budgétaires pour l'avenir".

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi avec AFP Journaliste BFM Éco