Barbara Pompili: il faut "qu'on soit encore plus ambitieux" sur la rénovation thermique

Sera-t-il bientôt interdit de vendre ou de louer un logement mal isolé comme le propose la Convention citoyenne ? Le gouvernement, en tout cas, voudrait supprimer les "passoires thermiques" à l'horizon 2028. "C'est ce qui est prévu dans le projet de loi, et moi je pense qu'il faut qu'on soit encore plus ambitieux", a répondu Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, qui était l'invitée ce mardi soir du Grand Journal de l'Eco sur BFM Business.
"Aujourd'hui on a 4,5 millions de 'passoires thermiques' en France, dont 2 millions qui seraient concernées par cette mesure, puisque ce sont des logements qui sont loués. On a 2 millions de personnes qui vivent dans des endroits qui sont mal chauffés ou qui gaspillent une énergie énorme et qui ne peuvent rien faire puisque ce n'est pas la personne qui loue qui peut faire des travaux", a poursuivi la ministre, qui souhaite "Je pense qu'il faut qu'on aille plus large, qu'on rénove énormément de logements, au-delà même des passoires thermiques.
Mais il faut "faire en sorte que ça ne retombe pas sur les propriétaires qui vont devoir faire les travaux", a nuancé la ministre. On demande à des personnes qui vivent "dans une maison qui vaut 100.000 euros" de faire "des travaux lourds de rénovation qui tournent autour de 50.000 euros" : "ces personnes-là, aujourd'hui, on leur demande de faire cet effort pour l'intérêt général, mais ce n'est pas normal que ça leur retombe dessus", a assuré Barbara Pompili.
"Si on réussit à le faire, c'est la révolution"
"Ça fait 20 ans qu'on travaille sur des systèmes de tiers financement, qu'il y a des expériences par-ci par-là. On s'est donné trois mois pour le finaliser et pour avoir un vrai système qui assure que ce n'est pas sur la personne qui doit faire les travaux que va peser le risque et le paiement du surplus. Ce sera sur des investisseurs qui prendront le risque et après se feront rembourser avec les économies d'énergie qui seront générées", a-t-elle expliqué.
"C'est un système qui marche très bien quand il est mis en place et on se donne trois mois pour le généraliser. Si on réussit à le faire, c'est la révolution, parce qu'on pourra massivement faire des travaux (…). On sera enfin à la hauteur de nos engagements climatiques, et ça ne pénalisera pas les personnes qui n'ont pas les moyens de se financer".