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Atlantic City va dynamiter un ancien casino de Donald Trump laissé à l'abandon

Le Trump Plaza

Le Trump Plaza - MARK MAKELA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

Le Trump Plaza a été fermé en 2014 alors que la ville sombrait dans la faillite. La destruction de ses deux tours, prévue le 17 février prochain, doit signer le renouveau de la ville qui a vu l'ancien président connaître son plus gros échec commercial.

Un spectacle comme l'aiment les Américains. La ville d'Atlantic City, rivale assumée de Las Vegas dans les années 1980, a enfin acté la date. Le 17 février prochain, à 9 heures, l'ancien Trump Plaza sera finalement dynamité. Pour l'occasion, la municipalité a mis aux enchères dix places pour assister aux première loges à la disparition de l'hôtel-casino, érigé en 1984.

"L'explosion est symbolique d'un nouveau départ pour Atlantic City. Cela fera partie de l'histoire et nous sommes fiers d'en faire partie", a déclaré à Forbes Joe Bodnar, patron de de l'entreprise en charge des enchères.

La disparition de ce double building, idéalement placé au bord de l'Atlantique, sonne effectivement comme la fin d'une longue agonie. Alors que des morceaux de béton tombent régulièrement, le dynamitage a mis des années à se mettre en place. "Un processus fastidieux" résume le maire Marty Small, relayé par Forbes.

Le complexe n'appartient plus à Donald Trump mais au milliardaire Carl Icahn, un proche de l'ancien président. Il l'avait acquis en 2016, deux ans après sa fermeture et le bras-de-fer entamé entre Trump et le millier de travailleurs laissés sur le carreau.

Une ville aux abois

En 2014, le Trump Plaza est le quatrième casino d'Atlantic City à fermer. La ville a raté le virage de la diversification, alors que les États voisins commençaient, un à un, à légaliser les jeux d'argent. La ville est aux abois.

Atlantic City se rêvait pourtant en nouvelle "Sin City", sur le modèle triomphant de Las Vegas. Parmi ceux qui y ont cru, Donald Trump, qui a eu trois hôtel à son nom, dont le fameux Trump Taj Mahal, désormais propriété du groupe Hard Rock Cafe.

Le premier coup de grâce a eu lieu en 2009, lorsque le groupe Trump Entertainment Resorts (propriétaire des trois casinos) s'est déclaré en faillite. Rebelote en 2014, avant que Carl Icahn ne vienne au secours de l'entreprise. Trump saura récompenser le sauveur: il sera nommé conseiller spécial du président à la Maison Blanche la première année du mandat.

Une opportunité pour la ville

Il n'empêche, le Trump Plaza ne s'en remettra pas et le dynamitage fait évidemment écho à la fin de mandat désastreuse de l'ex-président. Et si le maire de la ville conteste tout symbole politique, il a tout de même mis aux enchère (encore !) une ultime place de choix: pour une grosse somme, reversée à une association, un heureux élu pourra appuyer sur le bouton rouge et lancer l'explosion. Carl Icahn s'y est opposé, proposant même de verser lui-même 175.000 dollars pour éviter le "spectacle". La mairie a refusé, espérant ainsi obtenir un meilleur gain.

Le maire ne cache pas qu'il a, aussi, la dent dure. "Certains moments emblématiques d’Atlantic City se sont déroulés là, mais, quand il est parti, Donald Trump s’est ouvertement moqué de la ville, en disant qu’il y avait gagné beaucoup d’argent puis qu’il s’en était allé" a-t-il récemment expliqué à l'agence AP.

Cette démolition signe à la fois la fin de la parenthèse Trump dans la ville, échec commercial retentissant pour lui, et aussi pour Atlantic City, une "opportunité", dixit le maire. La cité veut désormais attirer des familles et plus seulement des joueurs. A la place du casino? Pas de nouveau casino, assure le premier édile.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business