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Alexandre de Juniac: "Il faut des procédures plus simples d'ouvertures et fermetures de frontières"

Alexandre de Juniac souhaite plus de coordination des Etats pour l'ouverture et la fermeture des frontières.

Alexandre de Juniac souhaite plus de coordination des Etats pour l'ouverture et la fermeture des frontières. - AFP

Le directeur de l’Association Internationale du Transport Aérien déplore les décisions désordonnées des Etats et assure que les gens veulent toujours prendre l'avion.

Le trafic aérien est toujours en grande souffrance. Si au niveau européen, le trafic a un peu repris cet été (aux alentours de 50% de son niveau de 2019), l'international lui, reste quasiment à l'arrêt avec 10% du trafic d'il y a un an.

"C'est une situation catastrophique et c'est pour cela que j'avais demandé de l'aide aux passagers en leur demandant de ne pas exiger le remboursement des vols annulés mais plutôt des à valoir, assure Alexandre de Juniac, le directeur de l’Association Internationale du Transport Aérien (AITA). On a été partiellement entendu puisque 70% des passagers ont demandé des remboursements."

Si le porte-parole des compagnies aériennes appellent les Etats à renouveler leurs aides au secteur sinistrés, il les appelle surtout à prendre des mesures plus claires et plus coordonnées.

"Les frontières ne sont en réalité pas ouvertes, les mesures de quarantaine décidées par les pays sont de tels outils de dissuasion que les gens ne voyagent pas, déplore Alexandre de Juniac. Les décisions de fermer les frontières sont prises de façon très désordonnées. Certains pays les ferment le matin et les rouvrent l'après-midi ou inversement. Plusieurs centaines de mesures par jour sont ainsi prises dans le monde."

"L'appétit de voler est là"

Un casse-tête pour les compagnies aériennes qui doivent annuler ou reprogrammer des vols à la dernière minute. Et surtout pour les passagers que de telles règlementations dissuadent de prendre l'avion.

Si ces quarantaines sont prises pour des raisons sanitaires légitimes, le patron de l'AITA souhaiteraient qu'elles s'appuient sur un "processus rigoureux, sécurisé, prévisible et coordonné." Alexandre de Juniac se veut néanmoins optimiste sur le rédecollage prochain du secteur.

"Lorsque les gouvernements font ce qu'il faut comme en Chine où l'épidémie est sous contrôle, le trafic domestique repart avec des niveaux qui sont à 80-90% de ceux d'avant crise, l'appétit de voler est toujours là", conclut l'ancien patron d'Air France-KLM.
Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco