Un responsable de la BCE préconise d'interdire les cryptomonnaies trop énergivores

La Banque centrale européenne (BCE) continue de critiquer les cryptomonnaies. Après avoir dit que le bitcoin n'était ni "système de paiement, ni un instrument d'investissement", la BCE a dressé un tableau plus large des cryptomonnaies, guère plus réjouissant.
Il faut dire que le timing est plutôt bien choisi pour l'institution. Cela fait plusieurs mois que l'Europe avance sur son projet de règlementation prévu pour rentrer en vigueur en 2024 (règlement MiCa, pour "Market in Crypto Assets"). Et qu'en parrallèle l'écosystème crypto fait preuve d'une grande fragibilité avec deux crypto-krachs au compteur depuis le mois de mai, ainsi que l'effondrement du géant FTX. De quoi donner du grain à moudre à l'institution.
"Il ne s'agit pas seulement d'une bulle qui éclate. C'est comme la mousse: de multiples bulles éclatent les unes après les autres", a déclaré mercredi Fabio Panetta, membre du conseil d'administration de la Banque centrale européenne.
Les récents effondrements amènent ainsi l'institution à aller plus vite dans son projet de règlementation. "Nous devons passer rapidement du débat à la décision, puis à la mise en œuvre", a-t-il déclaré. "Mais même la règlementation ne suffira pas à combler les lacunes des cryptomonnaies", ajoute le responsable européen, qui vante par ailleurs les mérites d'un euro digital prévu autour de 2026.
Dans ce contexte de fragilisation de l'écosystème, "il est difficile de voir une justification à l'existence d'actifs crypto non adossés dans le paysage financier", a ajouté Fabio Panetta. De même, les cryptomonnaies qui ont "une empreinte écologique excessive devraient également être interdites" selon lui. Il se garde bien de faire référence à la reine des cryptomonnaies, le bitcoin, mais évoque le fonctionnement dit de "preuve de travail" qui permet de créer des cryptomonnaies.
Pour le responsable européen, le règlement MiCa fait un premier pas dans ce sens, en rendant obligatoire le suivi de l'impact environnemental du système dit de "preuve de travail". Mais cela ne semble pas suffisant à ses yeux.
Pour rappel, la preuve de travail, c’est mettre en compétition des dizaines de milliers d’ordinateurs (des "mineurs") qui travaillent en même temps pour résoudre un problème mathématique et ainsi acquérir le droit d’ajouter une nouvelle transaction (bloc) sur la blockchain. En ajoutant un nouveau bloc à la chaîne, ces derniers sont rémunérés en crypto. Mais c'est une méthode très énergivore puisque ces ordinateurs consomment beaucoup d'électricité. Ce mode de fonctionnement est notamment utilisé par la reine des cryptomonnaies, le bitcoin.