Le chef de cabinet des ministres d'Argentine défend Javier Milei sur le "cryptoscandale"

Le président argentin Javier Milei s'adresse au public lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 23 janvier 2025. - FABRICE COFFRINI / AFP
Le chef de cabinet des ministres d'Argentine, auditionné par le Parlement, a défendu mardi le président Javier Milei, mis en cause pour sa promotion en février d'une cryptomonnaie, affirmant que le chef de l'Etat n'a eu "aucun lien" avec le projet, ni l'Etat "aucun bénéfice".
"Le président n'a entretenu ni n'entretient aucun lien (...) avec la monnaie $LIBRA", a affirmé Guillermo Francos, au début d'une audition à la Chambre des députés vouée à durer plusieurs heures sous forme de questions-réponses. "Il n'y a eu aucune participation de l'Etat national, de ses agences ou ses conseillers, au projet" $LIBRA, a-t-il martelé. "L'Etat n'a eu ni interférence, ni responsabilité, ni accord, ni bénéfice" lié au projet.
Guillermo Francos est le premier des membres du gouvernement ou hauts fonctionnaires convoqués par les députés pour s'expliquer sur le "cryptoscandale", la fraude présumée qui avait vu mi-février Javier Milei brièvement relayer, sur son compte X, un projet de cryptomonnaie, avant de se rétracter quelques heures plus tard.
Entretemps, la monnaie virtuelle avait bondi puis s'était effondrée, provoquant des "pertes en millions pour des acteurs locaux et étrangers", selon l'opposition. Javier Milei, dans une interview quelques jours plus tard, avait plaidé qu'en tant que "techno-optimiste fanatique" il avait voulu donner de la visibilité à un projet susceptible de financer des PME argentines de la tech. Puis, voyant le buzz, s'était rétracté, réalisant n'être "pas au courant des détails du projet".
"Coordination évidente"
Guillermo Francos a plaidé mardi que M. Milei s'est ce jour-là "limité à diffuser une information qui était publique", version contestée par des députés arguant qu'un "code de contrat" pour accéder à la $LIBRA n'était pas encore public. "D'où une coordination évidente", a accusé le député (gauche) Itai Hagman.
Outre Guillermo Francos, les ministres de l'Economie, de la Justice, et le président de la Commission des valeurs boursières, ont aussi été convoqués par les députés. Mais Javier Milei et sa soeur Karina, secrétaire générale de la présidence, ne l'ont pas été, faute de majorité lors d'un vote sur ce point début avril.
Plusieurs plaintes ont été déposées par des organismes ou individus, visant notamment Javier Milei et les acteurs du projet $LIBRA, certains aux Etats-Unis. Elles ont été centralisées par une juge et un procureur, chargés d'une enquête. Guillermo Francos a expliqué répondre aux députés en représentation de l'exécutif, bien que n'ayant "aucun lien avec le sujet", et a dénoncé par avance un "show politique".