La justice monténégrine autorise l'extradition de "l'ex-roi" de la crypto Do Kwon vers la Corée du Sud

Une cour d'appel du Monténégro a autorisé jeudi 1er août l'extradition de l'ex-roi de la cryptomonnaie Do Kwon vers la Corée du Sud, où il est recherché pour l'effondrement de la société Terraform Labs.
"La décision de la Haute Cour de Podgorica autorisant l'extradition (...) à la demande de la Corée du Sud est définitive", a écrit dans un communiqué ce tribunal.
Ce Sud-Coréen avait fui son pays avant la chute en mai 2022 de son entreprise qui a fait perdre environ 40 milliards de dollars aux investisseurs et ébranlé les marchés mondiaux de la cryptomonnaie. Il avait été arrêté au printemps de l'année dernière avec un complice dans un aéroport de la capitale monténégrine Podgorica après avoir tenté de monter à bord d'un avion avec de faux documents de voyage costaricains.
Séoul et Washington réclament depuis des mois l'extradition de cet homme, de son vrai nom Kwon Do-hyung, pour son rôle présumé dans la fraude liée à l'effondrement de Terraform Labs. La cour d'appel a à cet égard confirmé une décision antérieure de rejeter une demande de livrer cet entrepreneur aux États-Unis. Ce jugement est le dernier d'une série vertigineuse de décisions de justice qui ont vu des demandes d'extradition antérieures approuvées puis annulées.
Le Monténégro a déjà expulsé en Corée du Sud, début février, l'associé de Do Kwon, uniquement identifié par ses initiales J.C.H.
Le TerraUSD commercialisé par leur société a été présenté comme étant un "stablecoin", c'est-à-dire une cryptomonnaie dont la valeur repose généralement sur celle d'actifs stables pour éviter des fluctuations de prix trop importantes. Mais, contrairement à d'autres "stablecoins" adossés à de véritables actifs tels que l'or et des devises traditionnelles, Terra était algorithmique, liée à sa cryptomonnaie jumelle Luna, au moyen des mathématiques et de mécanismes d'incitation. De quoi inquiéter nombre d'experts qui avaient prévenu de longue date que le modèle de Do Kwon était fondamentalement défectueux, certains le qualifiant même de système de Ponzi.