Cette employée d'un restaurant qui voulait acheter un manoir à Londres avec des bitcoins volés

Une Sino-Britannique, ex-employée dans la restauration, a été condamnée vendredi 24 mai, à six ans et huit mois de prison par une cour de Londres pour avoir blanchi des millions de livres de bitcoins issus d'une fraude à l'investissement en Chine.
"Il s'agissait d'une opération sophistiquée qui impliquait une planification importante", a déclaré la juge Sally-Ann Hales, assurant n'avoir aucun doute sur le fait que la condamnée avait conscience de la nature criminelle de ses actions.
Jian Wen, 42 ans, née en Chine et arrivée au Royaume-Uni en 2007, a acquis depuis la nationalité britannique. Elle avait été reconnue coupable en mars dernier d'avoir conclu ou d'être impliquée dans un accord de blanchiment d'argent portant sur 150 bitcoins, soit environ 7,5 millions de livres sterling (8,8 millions d'euros), entre 2017 et 2022.
Pour le compte de Yadi Zhang, une autre ressortissante chinoise, cette ancienne employée dans la restauration à emporter aurait aidé à écouler les profits d'une arnaque à l'investissement ayant touché des milliers de particuliers en Chine. Dans le cadre de cette affaire, la police de Londres avait précédemment saisi plus de 61.000 bitcoins, pour une somme estimée à plus de 3,4 milliards de livres.
Achat d'un manoir à 23 millions de livres
La justice a démontré que Jian Wen avait organisé les transferts et paiements en bitcoins, afin de les convertir en liquide, bijoux, et biens immobiliers.
"Je n'ai aucun doute sur le fait que vous en soyez venue à profiter des bonnes choses de la vie payées par Yadi Zhang", et que "vous et, dans une certaine mesure, les membres de votre famille, avez été généreusement récompensés pour vos prestations", a commenté la juge.
Les bénéfices de ses activités frauduleuses ont ainsi permis à cette ancienne employée d'un restaurant chinois de quitter sa vie modeste, pour emménager dans une maison à plusieurs millions de livres dans un quartier aisé du nord de Londres. Ses tentatives d'achats de coûteuses propriétés londoniennes, tel qu’un manoir à 23 millions de livres, avaient éveillé les soupçons.
Les services du procureur avaient obtenu en mars l'autorisation de la Haute Cour de justice britannique pour geler les cryptomonnaies saisies "utilisées par Wen et son “employeur” pour financer leur style de vie extravagant".
En avril dernier, près de 2.500 des quelque 130.000 victimes chinoises de cette fraude avaient appelé Pékin à demander la restitution des bitcoins saisis au Royaume-Uni, a rapporté le Financial Times.