Un mois avant les élections fédérales allemandes, le bitcoin devient un enjeu stratégique

Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, lors du Sommet de l'économie mondiale organisé par le média américain Semafor à Washington DC (États-Unis), le 17 avril 2024 (photo d'illustration). - MANDEL NGAN / AFP
Le bitcoin devient un sujet en pleine campagne électorale allemande. Fin décembre, Christian Linder, l'ex-ministre des Finances et actuel candidat du parti libéral-démocrate (FDP) aux élections législatives, a fait une déclaration pro-bitcoin. L'homme politique a suggéré que la Banque Centrale européenne (BCE) et la banque centrale allemande (Bundesbank), incluent du bitcoin dans leurs réserves stratégiques. Ce dernier s'est inspiré du souhait de Donald Trump de créer une réserve nationale de bitcoins aux Etats-Unis.
Aux Etats-Unis, cette réserve stratégique sera établie sur la base des cryptomonnaies saisies par le gouvernement américain lors d'affaires judiciaires. Les États-Unis détiennent plus de 198.000 bitcoins, 52.000 ethers et des milliers d'autres cryptomonnaies, selon la société Arkham.
En Allemagne, l'établissement d'une réserve nationale de bitcoins se ferait de manière différente. En effet, en 2024, la première puissance européenne a vendu le total de ses 50.000 bitcoins, au regret de Joana Cotar, membre du Bundestag. Par conséquent, une réserve nationale de bitcoins en Allemagne se ferait par de l'achat de bitcoins. Cela aura un prix: la reine des cryptos a dépassé à plusieurs reprises les 100.000 dollars et certains experts d'attendent à une envolée de son cours avec la politique pro-crypto de Donald Trump.
Élections en ligne de mire
De surcroît, jeudi 23 janvier, René Aust, député européen du parti d'extrême droite allemand AfD, a tenu un discours pro-bitcoin, cette fois devant l'hémicycle du Parlement européen. L'homme politique a mis en avant certaines caractéristiques de la reine des cryptomonnaies, comme le fait de pouvoir transférer de la valeur (des fractions de bitcoin ou du bitcoin) entre deux parties de manière "non censurable" par un intermédiaire.
"Les possibilités de surveillance des citoyens par les États se sont accrues dans le monde entier. Toutefois, le désir de se protéger contre cette surveillance est tout aussi croissant. C'est pourquoi les cryptomonnaies comme le bitcoin connaissent un tel essor", explique ce dernier.
Du parti libéral-démocrate (FDP) au parti d'extrême droite AfD, le bitcoin séduit donc de plus en plus les partis politiques, en tant que valeur refuge ou actif non censurable. Il reste à savoir si les partis politiques continueront de se saisir des enjeux du bitcoin après les élections du 23 février.