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La branche armée du Hamas n'accepte plus les dons en bitcoins car trop facilement traçables

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En février 2019, le Hamas avait lancé un appel aux dons en cryptomonnaies, considérant le bitcoin comme un moyen de contourner les sanctions internationales.

Le Hamas fait marche-arrière en matière de cryptomonnaies. La branche armée du mouvement islamiste palestinien, les Brigades Izz al-Din al-Qassam, a mis fin à sa collecte de dons en bitcoins. Une décision prise "afin d'assurer la sécurité des donateurs dans le contexte de l'intensification des poursuites à l'encontre de ceux qui tentent de soutenir la résistance par le biais de cette monnaie", peut-on lire sur le site officiel du groupe armé.

En février 2019, le Hamas avait lancé un appel aux dons en cryptomonnaies, considérant le bitcoin comme un moyen de contourner les sanctions internationales. Cet appel aux dons n'avait pas eu beaucoup de succès au départ, avec seulement quelques 2500 dollars récoltés. Mais au fil des années, le portefeuille crypto du Hamas s'est bien rempli. Selon la société spécialisée dans l’analyse des blockchains Chainalysis, le groupe armé aurait finalement recueilli des dizaines de milliers de dollars en cryptomonnaies.

Leçon apprise

L’arrêt de cette collecte montre que le groupe armé "a appris la même leçon que beaucoup d'autres qui cherchent à utiliser les actifs numériques à des fins illégales: les crypto-monnaies ne sont pas propices à la criminalité", souligne Chainalysis dans un post sur son blog. Pour rappel, l’analyse des blockchains publiques permet de tracer les transactions en cryptomonnaies.

Le groupe du Hamas, qui a mené plusieurs guerres avec Israël au cours des dernières années, est notamment considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne. "Cela signifie qu'aux États-Unis, par exemple, il est illégal de lui fournir de l'argent ou de l'entraînement, et que les sociétés financières qui contrôlent les fonds en question sont tenues de les signaler aux autorités", précise Reuters.

Cette "décision du Hamas implique qu'ils pouvaient penser qu'Israël pouvait révéler l'identité des donateurs ou atteindre leurs portefeuilles et qu'ils cherchent donc à les protéger", souligne auprès de Reuters Mohammad Abu Jayyab, économiste à Gaza.

Pauline Armandet