Zone escarpée, sous-bois: pourquoi l'intervention des pompiers est difficile au massif de Bairols

Une centaine de soldats du feu bataillent depuis mercredi contre les flammes. Au moins 100 hectares de végétation ont été touchés.

Le jour venait seulement de se lever, ce vendredi, lorsque les largages ont repris de plus belle. Par voie aérienne comme terrestre, plus de cent pompiers sont toujours à pied d'œuvre ce vendredi dans le massif forestier de Bairols, situé dans l'arrière-pays niçois.

Épaulés par des confrères du Var, des Bouches-du-Rhône et de pays européens, les soldats de feu maralpins tentent tant bien que mal de noyer les flammes apparues mercredi, vers 12h30, au milieu d'un vallon inhabité

Jeudi soir, elles avaient parcouru au moins 100 hectares. Selon le porte-parole du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) des Alpes-Maritimes, interrogé à l'Agence France-Presse (AFP), l'incendie n'était pas encore fixé, en dépit des plus de 160 largages effectués.

Une forêt "assez dense"

Il pourrait ne pas l'être avant quelques jours, compte tenu de la topographie des lieux. "C'est la forêt établie, telle qu'on la connaît sur les versants de la Tinée, assez dense", illustre Alain Monavon, chef du pôle Défense de la forêt contre les incendies (DFCI) dans les Alpes-Maritimes et le Var.

Invité de BFM Nice Côte d'Azur jeudi soir, il décrit "des milieux assez escarpés". "La difficulté d'accès et le vent sur zone ont rendu la tâche des pompiers et agents de Force 06 difficile", soulignent les pompiers.

La nature même de la végétation et des arbres complique la tâche des secours, confirme le SDIS 06 à France Bleu Azur: "Ce sont avant tout des résineux et qui constituent du sous-bois. Les moyens aériens ont donc du mal à repérer là où se trouvent les points chauds à traiter et là où il peut y avoir de possibles résurgences".

Des conditions climatiques défavorables

Accéder au site en proie aux flammes requiert la mobilisation d'hélicoptères. Mais une fois déposés sur les lieux, les pompiers sont confrontés "à des sautes de feu sur des zones inaccessibles à pied".

À cela s'ajoute un cocktail de conditions climatiques défavorables à l'extinction de l'incendie. Déjà en situation de stress hydrique, la végétation azuréenne subit les affres des températures écrasantes des dernières semaines et de vents parfois violents.

La situation n'est pas tellement différente de l'autre côté de la frontière italienne. Quelques heures après le début de l'incendie du massif forestier de Bairols, un départ de feu a été observé sur les hauteurs du Monte Grammondo.

Jeudi soir, deux fronts étaient encore actifs dans les alentours de ce sommet, qui surplombe la commune de Vintimille. Malgré les efforts des pompiers, les volutes de fumée s'en échappent encore, transportant de fortes odeurs de fumée jusque dans la vallée de la Roya.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions