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"J'ai honte": une infirmière condamnée à deux ans de prison pour avoir volé ses patients à Nice

Une carte bancaire et un billet (illustration).

Une carte bancaire et un billet (illustration). - Denis Charlet-AFP

Une infirmière de 32 ans a été condamnée, ce jeudi, à deux ans de prison pour avoir extorqué 56.000 euros à ses patients, dans deux établissements niçois. Elle photographiait leurs cartes bancaires et réalisait divers achats en ligne.

Une infirmière de 32 ans a été condamnée par le tribunal correctionnel, ce jeudi 12 décembre, à deux ans de prison pour avoir volé plus de 56.000 euros à des patients dans des établissements niçois, d'après Nice-Matin.

Pendant quatre ans, entre 2015 et 2019, Vanina D. a dépouillé des patients hospitalisés à la clinique Saint-George et au centre de convalescence La Serena. La jeune femme a utilisé les coordonnées bancaires de 16 patients âgés pour régler des achats en ligne.

L'infirmière faisait mine d'aider ses patients à déposer leurs objets de valeur dans le coffre-fort de leur chambre. Elle en profitait pour photographier leurs cartes bancaires, mais aussi parfois, pour voler un chéquier, une montre de valeur ou un téléphone portable.

Vanina D. dépensait l’argent de ses victimes en s'offrant voiture et moto, de l'électroménager, des articles de prêt-à-porter et des voyages (Brésil, Paris, Corse, Londres). La note a grimpé jusqu'à 56.000 euros au total.

"J'étais dans le déni"

Devant les policiers, la jeune femme a d'abord accusé des collègues de travail et son compagnon de l’époque. Mais elle a finit par reconnaître les faits.

"J’ai honte parce que j’adorais mon métier d’infirmière que je faisais depuis 12 ans, par vocation. J’ai failli dans des valeurs fondamentales. Il ne se passe pas un seul jour sans que je regrette. A l’époque je me suis arrangée avec ma conscience en me disant qu’ils allaient être remboursés par leur banque. J’étais dans le déni", a-t-elle confié.

Déjà condamnée trois fois pour escroquerie

Pourtant, l'infirmière a déjà été condamnée trois fois pour escroquerie, notamment à la CPAM, à quatre ans de prison dont deux avec sursis en janvier 2024. Elle avait facturé à l’organisme de santé des actes qu’elle n’avait jamais effectués pour un total de 280.000 euros.

Pour Maître Bernard Ginez, un des avocats de la défense, ces achats compulsifs traduisent "un dégoût de soi". "On ne s'aime pas. On croit qu’on n’est pas assez bien pour son compagnon, sa famille, ses copains", avait-il justifié.

"Il est important qu’elle reste en liberté afin qu’elle puisse travailler, percevoir son salaire et indemniser les parties civiles", avait affirmé Maître Morgane Oleksy. En vain. En plus des 2 ans de prison, le tribunal a prononcé l’interdiction pour la jeune femme d’exercer la profession d’infirmière pendant 5 ans.

Emma Forton