Cannes: deux mois après les inondations, les commerçants déplorent le blocage des indemnisations

Plus de deux mois d'inactivité et toujours aucun placement en état de catastrophe naturelle. Les commerçants du quartier République de Cannes souffrent encore des inondations survenues le 23 septembre dernier sur le boulevard.
Une situation qui ne peut plus durer pour la santé économique des professionnels, qui affichent désormais clairement leur cri de colère sur leurs devantures. "On commence à peine les travaux. J'aurais bien aimé être beaucoup plus rapide mais ce fut impossible pour respecter les procédures", dénonce Philippe Delaye, titulaire de la pharmacie du Prado, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.
"On n'a pas rouvert, parce qu'on n'a pas la garantie de catastrophe naturelle", renchérit Loélia Pissot, propriétaire de la pâtisserie-chocolaterie Pissot.
En effet, sans état de catastrophe naturelle dicté par l'État, les assurances bloquent les indemnisations permettant de rouvrir les boutiques.
"Ça ne veut pas être compris ni reconnu"
Une procédure qui tarde à venir, au grand dam des commerçants. "Il est vrai que si vous passez comme ça, tout à l'air parfait, c'est un boulevard qui a été remis à neuf, on se demande comment il y a pu avoir un mètre d'eau dans les magasins", montre le titulaire de l'officine.
"C'est peut-être ça qui fait que ça bloque et qu'on n'arrive pas à comprendre comment une catastrophe naturelle aussi importante a pu arriver. On a l'impression que ça ne veut pas être compris ni reconnu", déplore-t-il. "Entre les riverains et les commerçants touchés, on ne comprend pas", conclut Loélia Pissot.
Du côté de sa pâtisserie, si à première vue tout semble en ordre, beaucoup de matériels est à remplacer. Et sans indemnisation, la propriétaire ne peut lancer aucun travaux pour son magasin. Elle loupe ainsi les périodes des fêtes de fin d'année qui constituent habituellement le plus gros de son chiffre d'affaires.
Au sein de l'officine, il faut encore tout déblayer, faire le tri des médicaments, mais des travaux ont commencé avec les fonds propres de Philippe Delaye, avant même que la pharmacie ne perçoive des indemnisations. "On a pris les choses à bras-le-corps, parce que si on n'avance pas, on coule."