Alpes-Maritimes: des amphores vieilles de plus de deux mille ans sauvées d'un pillage au large des îles de Lérins
Un trésor vieux de plus de deux mille ans est arrivé ce mercredi au service d'archéologie de la métropole Nice Côte d'Azur. Des amphores, datées du 2e siècle avant Jésus Christ, ont été récupérées à bord de l'épave Fort Royal 1, qui se trouve au nord de l'île Sainte-Marguerite, dans l'archipel de Lérins.
Découvertes pour la première fois en 2017, ces amphores n'avaient pas vocation à être sorties de l'eau. Mais les scientifiques du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), qui ont lancé il y a deux semaines une fouille archéologique de l'épave, ont remarqué un pillage du site.
Les amphores ont donc été extraites de l'épave dans ce que la métropole décrit comme "une opération de sauvetage d'urgence", pour éviter à ces objets d'être pillés à leur tour.
Les amphores vont être dessalées
Arrivées ce mercredi midi au service d'archéologie de la métropole, les amphores feront l'objet d'études scientifiques pour comprendre leur histoire, et ce à quoi elles servaient. Mais avant cela, elles doivent d'abord faire l'objet d'un dessalage.
Pendant plusieurs mois, elles vont être plongées dans des bains d'eau douce pour éviter toute déterrioration à cause du sel.
"La céramique est un matériau sensible, surtout quand elle provient d'un milieu sous-marin", explique à BFM Nice Côte d'Azur Magali Asquier-Dupont, conservatrice-restauratrice d'objets archéologiques pour la métropole. Si les amphores ne sont pas dessalées, le sel qui s'y est infiltré pourrait se cristalliser et causer des fissures.
L'opération de dessalage pourra prendre entre deux et trois mois, mais est nécessaire à la bonne conservation des amphores, explique Sybille Legendre, responsable d'opérations archéologiques sous-marines.
"Pour ce qui est du travail du céramologue et des différents spécialistes, pour savoir précisément quel était leur contenu, il faut déjà les stabiliser, car là elles sont quand même fragiles."
Une fois dessalées, les amphores seront séchées puis étudiées par les équipes scientifiques. Gérard Baudoux, adjoint au maire délégué au patrimoine historique, explique que ces objets "auront vocation à figurer dans des musées."
Une enquête pour retrouver les pilleurs
Une enquête a été ouverte pour retrouver les auteurs du pillage de l'épave Fort Royal 1. En attendant, un arrêté préfectoral a été pris pour empêcher le mouillage et la plongée au niveau de ce site. Des tonnes de sable ont également été déversées pour éviter d'autres pillages.
Arnaud Schaumasse, directeur du DRASSM, assure que "le travail scientifique va continuer" et qu'un "travail de protection " sera mis en place, afin que les équipes puissent continuer à étudier l'histoire de ce site.