Téléphérique de La Grave: les travaux bloqués à 3.500 mètres d'altitude par des militants écologistes

Quatrième jour d'occupation pour les opposants au troisième tronçon du téléphérique de La Grave (Hautes-Alpes). Alors que les travaux préliminaires du site avaient enfin débuté, un campement de militants écologistes, déterminés à empêcher les pelles mécaniques de fonctionner, empêche la construction à environ 3.500 mètres d'altitude.
"Ce projet de troisième tronçon est hors du temps, nous sommes dans des milieux fragiles et menacés, le ski est une économie de l'instant présent qui n'est ni durable ni viable", explique à BFM DICI Léa, membre du collectif Les Soulèvements de la terre.
Elle ajoute: "C'était important d'être en soutien des associations locales comme La Grave autrement, afin que le sujet des glaciers de haute montagne prenne une envergure nationale".
"Nous voulons permettre un accès "propre" au glacier"
Comme les cinq autres associations qu'elles viennent rejoindre, les militants des Soulèvements de la terre craignent à l'avenir une liaison entre La Grave et la station de l'Alpe-d'Huez qui occasionnerait un tourisme de masse et des constructions immobilières dans les deux communes. Selon le directeur général de SATA Group et président de la filiale SATG propriétaire du téléphérique de La Grave, Fabrice Boutet, ce n'est pas le projet.
"Ce n'est pas l'ADN de SATA, nous voulons permettre un accès 'propre' au glacier pour que tout le monde se rende compte de la souffrance du Glacier, on arrête le ski l'été, on ne veut pas augmenter les débits et rester sur la même fréquentation".
De son côté, la mairie de La Grave et le maire, Jean-Pierre Pic, qui portent aussi le projet, assurent que l'objectif du troisième tronçon est aussi environnemental car il s'agit de remplacer un téléski vieillissant, construit en 1989. Son fonctionnement et le damage des pistes exigeraient de brûler 80.000 litres de carburant chaque année.
"L'abandon définitif du projet"
La mobilisation de l'association nationale Les Soulèvements de la terre intervient après la décision du tribunal de Marseille, le 6 octobre, de rejeter le référé-liberté des opposants. Un nouveau recours devrait être déposé pour empêcher la reprise des travaux au printemps. Les militants promettent de nouveaux campements de résistance au projet.
"Nous restons pour l'heure sur place avec l'équipe glaciaire des Soulèvements de la Terre, des alpinistes locaux, guides et naturalistes attentifs pour nous assurer que le chantier ne reprenne pas cet automne", annonçait lundi soir, l'équipe des Soulèvements de la Terre, dans un communiqué.
Les militants réclament "l'abandon définitif du projet" et accusent la SATA d'avoir "pompé illégalement dans les nappes pour fabriquer de la neige artificielle", l'hiver dernier.