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Touché par une violente cyberattaque et après avoir perdu des dizaines de millions d'euros, Jaguar Land Rover va reprendre partiellement sa production au Royaume-Uni

Un logo de la marque automobile Jaguar sur un véhicule, lors du salon de l'automobile de Washington DC, le 27 janvier 2016 (photo d'illustration).

Un logo de la marque automobile Jaguar sur un véhicule, lors du salon de l'automobile de Washington DC, le 27 janvier 2016 (photo d'illustration). - Mandel Ngan / AFP

Victime d'une cyberattaque depuis un mois, le constructeur automobile britannique Jaguar Land Rover vient d'annoncer une reprise partielle de sa production.

Secoué depuis un mois par une violente cyberattaque, le constructeur automobile britannique Jaguar Land Rover a annoncé ce lundi 29 septembre une reprise partielle de sa production, un nouveau pas vers un retour à la normale pour ses salariés, pour beaucoup au chômage technique, et ses nombreux sous-traitants.

"Nous informons nos collègues, nos distributeurs et nos fournisseurs que certaines parties de nos activités de fabrication reprendront dans les prochains jours", écrit le groupe dans son communiqué.

L'entreprise, propriété du groupe indien Tata Motors et qui emploie 34.000 personnes au Royaume-Uni, avait déjà annoncé la semaine passée le rétablissement partiel de ses systèmes informatiques.

Elle a aussi reçu ce week-end le soutien plus que bienvenu du gouvernement britannique, via une garantie de prêt lui permettant "de débloquer jusqu'à 1,5 milliard de livres (1,7 milliard d'euros)", selon le communiqué gouvernemental.

Un coût estimé à 57 millions d'euros par semaine

Révélée le 2 septembre, la cyberattaque avait contraint le groupe à fermer ses systèmes et sa production.

Le coût de cette mise à l'arrêt s'élève à 50 millions de livres (57,2 millions d'euros) par semaine en perte de production, selon la BBC.

Cette interruption a aussi engendré des retards de paiements, mettant en difficulté les fournisseurs les plus fragiles, avec des risques de faillite.

Avec son soutien, Londres entend justement venir en aide à la chaîne de production de JLR, la plus grande du secteur automobile britannique, composée en grande partie de PME et qui emploie environ 120.000 personnes.

"Protéger des emplois qualifiés"

"Cette cyberattaque n'était pas seulement une attaque contre une marque britannique emblématique, mais aussi contre notre secteur automobile", a souligné le ministre du Commerce Peter Kyle, pour qui cet appui doit permettre de "protéger des emplois qualifiés".

L'industrie automobile britannique emploie plus de 800.000 personnes.

"Nous continuons à travailler sans relâche aux côtés de spécialistes en cybersécurité, du NCSC (National Cyber Security Centre) du gouvernement britannique et des forute sécurité", a souligné JLR dans son communiqué lundi.

L'entreprise a reconnu que "certaines données avaient été affectées" par la cyberattaque, sans préciser dans quelle mesure, ni si elles avaient été dérobées. Elle n'a pas non plus détaillé si celles-ci concernaient des fournisseurs ou des clients.

Cet incident est survenu dans la foulée d'une récente vague de cyberattaques ayant touché plusieurs chaînes de magasins au Royaume-Uni, dont Marks & Spencer (M&S), Harrods et Co-op - qui a chiffré l'impact sur son bénéfice opérationnel à 80 millions de livres (92 millions d'euros).

JLR, qui a vendu environ 430.000 véhicules en 2024 selon son dernier rapport annuel, a déjà subi cette année les droits de douane imposés par Donald Trump, d'abord de 27,5%, puis de 10% après un accord entre Londres et Washington.

L'entreprise avait suspendu en avril ses livraisons de véhicules aux États-Unis en raison de ces taxes douanières, puis publié début juillet des volumes de ventes trimestrielles en nette baisse.

Le constructeur avait annoncé quelques jours plus tard la suppression d'un maximum de 500 postes d'encadrement au Royaume-Uni, soit 1,5% de l'effectif britannique total.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet avec AFP Journaliste BFM Auto