Tesla ouvre peu à peu ses superchargeurs à d'autres véhicules électriques

Tesla a démarré ce lundi 1er novembre son expérimentation visant à ouvrir ses superchargeurs aux clients d'autres marques. Dix stations le permettent aux Pays-Bas depuis cette date. - Twitter @lucbronk
Des véhicules d'autres marques qui se rechargent sur les superchargeurs de Tesla: c'est désormais une réalité. La marque américaine a débuté ce lundi 1er novembre son "programme pilote" aux Pays-Bas, comme l'indique un communiqué, avec 10 stations qui "sont désormais accessibles aux conducteurs néerlandais de VE (voitures électriques) non-Tesla, via l'application Tesla (version 4.2.3 ou ultérieure)".
Réservé aux conducteurs néerlandais (pour le moment)
Précision importante, surtout pour les propriétaires français d'un VE non-Tesla (équipé d'un port Combo CCS) qui voudraient tester cette nouveauté: cette autorisation d'accéder au réseau des superchargeurs Tesla ne concerne donc pour le moment que les résidents néerlandais. Les propriétaires d'un véhicule Tesla peuvent en revanche continuer à utiliser les superchargeurs d'autres pays sans restriction, même dans ces premières stations du programme pilote.
Les premières photos n'ont pas tardé à être partagées sur les réseaux sociaux. Ce lundi, le conducteur d'un Ford Mustang Mach-e a par exemple pu se recharger sur ces fameux superchargeurs Tesla, précisant dans un autre tweet qu'il avait payé sa charge via l'application Tesla.
Alors que certains propriétaires Tesla profitent d'une recharge "gratuite à vie" sur ces superchargeurs, la marque américaine avait mis fin à ce privilège en 2016.
Un tarif un peu plus élevé pour les non-Tesla
Les propriétaires Tesla conservent toutefois un avantage tarifaire. Les non-Tesla doivent en effet débourser 57 centimes d'euro par kWh, contre 36 centimes pour les propriétaires Tesla, souligne le site Frandroid. Mais, dans le cadre du programme pilote, ces utilisateurs non-Tesla peuvent aussi souscrire à un abonnement, pour 12,99 euros par mois, afin de profiter d'un tarif plus intéressant aux superchargeurs.
Cela reste plus avantageux que chez Ionity, qui propose aux Pays-Bas un tarif de 79 centimes le kWh (et 79 centimes par minute en France). Un abonnement est aussi proposé, le Ionity Passport, à 17,99 euros par mois pour profiter d'un tarif préférentiel de 35 centimes d'euro le kWh (35 centimes par minute en France). Les client de différentes marques partenaires de Ionity (Audi, BMW, Ford, Hyundai, Kia, Mercedes, Mini, Porsche, Skoda et Volkswagen) peuvent aussi profiter d'un prix avantageux.
Pour éviter d'occuper trop longtemps une borne, Tesla pratique également des "frais d'occupation injustifiée" depuis 2016. Des frais assez dissuasifs (50 centimes d'euro par minute une fois la charge terminée, 1 euro si toutes les bornes de la station sont occupées), qui s'appliqueront logiquement aussi aux non-Tesla.
La perte d'un point fort de l'offre Tesla?
Depuis l'annonce cet été de cette ouverture à venir des superchargeurs, cette initiative fait grincer des dents certains utilisateurs qui craignent en particulier de ne plus trouver aussi facilement qu'avant une place disponible pour se recharger. Une crainte qui existait déjà avant l'arrivée de la Model 3, mais face à laquelle Tesla a su réagir en augmentant le nombre de stations disponibles. En Europe, on dénombre actuellement plus de 7300 bornes de superchargeurs, répartis dans 700 stations et 16 pays.
"Notre ambition a toujours été d'ouvrir le réseau Superchargeur aux VE non-Tesla et, ce faisant, d'encourager davantage de conducteurs à opter pour un véhicule électrique. Cette décision s'inscrit logiquement dans notre mission, qui vise à accélérer la transition mondiale vers une énergie durable", explique le communiqué de Tesla.
Mais dans les faits, l'accès réservé aux clients a toujours été un point fort de l'offre Tesla. Avec le fort développement des ventes de voitures électriques, à voir comment la marque saura gérer l'afflux potentiel de véhicules lors des fortes périodes d'affluence, lors des départs en vacances par exemple.
Le groupe dirigé par Elon Musk reste ainsi plutôt prudent sur la suite de cette expérience. Dans la FAQ suivant le communiqué, on peut en effet lire en réponse à la question "D'autres sites seront-ils ouverts aux véhicules non-Tesla?":
"Nous commençons par un nombre limité de sites, afin de pouvoir évaluer l'expérience d'utilisation, suivre la fréquentation et analyser les commentaires avant de procéder à une expansion. Les futures stations seront ouvertes aux véhicules non-Tesla uniquement si la capacité le permet."