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Malus automobile: vers une surtaxe pouvant atteindre 70.000 euros en 2025

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Le projet de budget 2025 fixe les montants du malus automobile, cette surtaxe qui cible les véhicules émettant le plus de CO2, pour cette année et jusqu'à 2027. Avec un plafond qui passerait de 70.000 à 90.000 euros sur cette période.

Un malus fortement durci ces prochaines années? C'est ce que prévoit le projet de budget déposé ce lundi 3 février. Un texte de compromis construit par une commission mixte paritaire, après la censure du gouvernement Barnier en décembre dernier et sur lequel François Bayrou a d'ores et déjà annoncé qu'il déclenchait le 49.3.

Déclenchement à 113 g/km de CO2

Ce projet de budget fixe notamment les montants du malus pour cette année, à partir du 1er mars et jusqu'au 31 décembre. En l'absence de budget de l'État voté pour 2025, c'était le régime 2024 qui restait en vigueur.

Dans ce projet de budget 2025, le seuil de déclenchement (le niveau d'émission de CO2 à partir duquel on paye cette surtaxe) est fixé à 113 g/km de CO2, avec 50 euros de malus. Un montant qui augmente ensuite gramme par gramme jusqu'au plafond.

C'est 5 grammes de moins que le seuil 2024 (qui perdurait donc jusqu'ici) avec un déclenchement à 118 g/km.

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Ce montant maximum qui peut être réclamé en 2025 passe de 60.000 à 70.000 euros, pour les véhicules qui émettent plus de 192 g/km de CO2.

En 2024, les voitures neuves vendues en France, dont celles in fine concernées par le malus, émettaient en moyenne 93,6 g/km de CO2.

L'évolution fixée pour 2026 et 2027

Ce projet de budget fixe aussi l'évolution de cette grille pour les deux années suivantes.

En 2026, le seuil de déclenchement passerait à 108 g/km, avec un plafond à 80.000 euros pour les véhicules qui émettent plus de 191 g/km de CO2.

Enfin, en 2027, le malus démarrerait à partir de 103 g/km de CO2 et le plafond atteindrait le montant record de 90.000 euros, à partir de 190 g/km de CO2.

Malus au poids durci

Le malus au poids sera aussi durci à partir de 2026, avec un déclenchement à partir de 1,5 tonne, contre 1,6 tonne aujourd'hui. La taxe sera de 10 euros par kg au-dessus de ce seuil, puis augmentera de 5 euros par kg tous les 100 kg supplémentaires et dans la limite de 30 euros par kg pour les véhicules de plus de 2 tonnes.

À noter qu'à partir du 1er juillet 2026, les véhicules 100% électriques ne seront plus exonérés de cette surtaxe, mais avec un abattement de 600 kg qui permet de compenser le surpoids de la batterie.

Un mauvais signal pour la filière

Pour Mobilians, qui représente la filière automobile, ce durcissement de ces taxes représente un mauvais signal:

"L’adoption de ces dispositions trace une trajectoire fiscale sans précédent, qui préfigure une proportion de 77% de véhicules malussés en 2027 selon l’étude du cabinet Dataneo – contre 66% en 2025 et 72% en 2026 - ignorant les signaux d’alerte envoyés par les professionnels du secteur et les usagers. L’Assemblée nationale avait pourtant reconnu ces préoccupations et s’était opposée à un renforcement du malus lors du vote en première lecture en octobre dernier", souligne Mobilians dans son communiqué.

De quoi en effet avoir des conséquences sur les véhicules les plus populaires en France. Le syndicat donne l'exemple de la Peugeot 208 avec seulement 13% des volumes soumis au malus en 2024 (9.111 unités), cette part passerait à 44% en 2025.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto