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Contrôle technique: légère baisse des contre-visites en 2022

Le contrôle technique durci n'a pas fait exploser le nombre de contre-visites en 2018.

Le contrôle technique durci n'a pas fait exploser le nombre de contre-visites en 2018. - JB

Sur plus de 25 millions de contrôles techniques réalisés en 2022, le taux de contre-visites recule légèrement de 2,16% par rapport à l'année précédente.

C'est un passage obligé et régulier pour de nombreux automobilistes: le contrôle technique. Cette visite médicale des voitures reste en effet obligatoire en France, 4 ans après la première immatriculation et tous les 2 ans ensuite.

Au total, 25.558.192 contrôles techniques ont été réalisés en France en 2022, soit une progression de 0,51% par rapport à 2021, indique les données de l'UTAC-OTC relayées par Dekra. L'enseigne dispose de 1560 centres dans le pays, avec une part de marché de près de 25% en 2022, avec un peu plus de 6 millions de contrôles réalisés dans son réseau.

On dénombre un total de 21.246.547 contrôles périodiques, en hausse de 1,06%, et 3.045.663 contre-visites, en baisse de 1,06%.

0,74% de défaillances critiques

"Parmi les 3 niveaux de défaillances, les défaillances critiques concernent, fort heureusement, une faible part des véhicules contrôlés, avec un taux de prescription à 0.74% en 2022", souligne le communiqué de Dekra.

Les défaillances critiques signalent un défaut majeur, avec interdiction de circuler dès le lendemain du contrôle technique. Il faut donc effectuer les réparations nécessaires et sa contre-visite dans la journée pour pouvoir de nouveau rouler librement (la contre-visite reste sinon à effectuer dans les deux mois).

Dans le top 3 des défaillances critiques constatées, on retrouve la corde visible ou endommagée des pneumatiques, l’efficacité inférieure à 50% de la valeur limite du frein de stationnement et le non-fonctionnement des feux-stop (aucune source lumineuse). Mais avec des taux de prescription qui restent logiquement, et heureusement, très faibles, de l'ordre de 0,2% des véhicules contrôlés.

18,70% de défaillances majeures

Les défaillances majeures, moins graves, représentent quant à elles, 18,70% des contrôles en 2022, soit une légère baisse par rapport à 2021 qui affichait un taux de 19,15%.

Une défaillance majeure nécessite aussi de passer une contre-visite dans les deux mois, mais le véhicule peut continuer de rouler dans ce laps de temps.

Le top 3 des défauts les plus constatés reste inchangé par rapport à 2021 mais dans un ordre différent. On retrouve ainsi en premier, la mauvaise orientation des feux de croisement (4,58%) les pneumatiques gravement endommagés, entaillés ou présentant un montage inadapté (3,15%) et les mesures d’opacité instables ou hors limites pour les véhicules diesel (2,85%).

Moins de diesels et de nombreux contrôles en retard

"Nous constatons également que la part des véhicules diesel est toujours importante mais a légèrement baissé passant de 66% en 2021 à 64% en 2022. Les véhicules hybrides et électriques bien que représentant encore une part faible des contrôles augmentent sensiblement à respectivement 1,2% et 0,34%", explique Rémi Courant, directeur technique et qualité chez Dekra, cité dans le communiqué.

Dekra constate également que de nombreux automobilistes effectuent leur contrôle technique en retard, près de 20%, et qui s'exposent donc à une amende forfaitaire de 135 euros, voire de l'immobilisation du véhicule dans les cas les plus graves.

Mais c'est surtout le risque en termes de sécurité routière qui est pointé:

"Nous pouvons estimer, si nous nous projetons au niveau national, entre 1 et 2 millions le nombre de véhicules circulant en permanence avec un contrôle technique dépassé. Ce qui signifie qu’entre 200.000 à 400.000 véhicules roulent avec des défauts majeurs et 10.000 à 20.000 avec des défauts critiques, représentant un risque immédiat pour la sécurité routière."

Deux nouveautés en 2023
A partir du 20 mai 2023, deux nouvelles mesures s'appliqueront en France. La première concernera le système d'appels d'urgence eCall, "qui permettra de vérifier que le véhicule est bien équipé du système et que celui-ci ne présente pas de défaillances manifestes. Pour rappel ce système est obligatoire sur tous les nouveaux types de véhicules légers depuis le 1er avril 2018", note Dekra.
Le contrôle technique vérifiera aussi désormais l’OBFCM ("On Board Fuel Consumption Monitoring"), en application d’un règlement européen, en procédant au relevé des données de consommation de carburant et d’énergie enregistrées par ce système équipant les véhicules mis en circulation à partir du 1er janvier 2021. "Les données collectées, sous réserve de l’accord du propriétaire du véhicule, ne seront pas directement utilisées dans le cadre du contrôle technique mais transmises à la Commission européenne".

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto