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Vidéos LGBT, critiques du Parti communiste: en Chine, la maison-mère de TikTok renforce sa censure

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ByteDance a pris de nouvelles mesures pour mieux contrôler les vidéos publiées sur Douyin, la version chinoise de TikTok, et supprime désormais ce qui ne lui plaît pas.

Montrer des personnes de la communauté LGBT, dénigrer le Parti communiste chinois ou remettre en question les traditions culturelles: tout cela est désormais interdit par la maison-mère de TikTok. ByteDance a instauré de nouvelles règles pour choisir ce qui est autorisé ou non sur Douyin, la version chinoise du réseau social. Toute vidéo ne rentrant pas dans les clous est tout simplement supprimée et le compte à son origine est pénalisé dans son référencement par l'algorithme de la plateforme.

Aucune critique contre l'armée ou le gouvernement

La discrète annonce de ces mesures a été faite en octobre 2022, mais n’a pas été repérée avant le 3 janvier, explique Numerama. Selon ByteDance, l’objectif est d’assurer "une meilleure qualité" au contenu proposé sur son réseau social. L’entreprise va donc restreindre les "opinions malsaines et non conventionnelles sur le mariage et l’amour et contraires à la morale".

Parmi la liste des contenus interdits figurent aussi: les attaques contre le système politique et judiciaire chinois, les critiques visant l’armée ou les membres du Parti communiste chinois, le dénigrement des traditions culturelles chinoises ou encore la promotion de superstitions féodales.

Le site spécialisé IPVM, qui a découvert ces nouvelles règles de l’application Douyin, précise que l’intitulé "opinions malsaines et non conventionnelles sur le mariage et l’amour" semble directement issu d’une loi du gouvernement chinois relative à la modération des vidéos sur internet.

Des choix qui tranchent avec la version non chinoise

Simple application légale ou preuve des liens avec le gouvernement chinois, cette décision de ByteDance tranche avec les vidéos que les utilisateurs de TikTok peuvent visionner en Occident. Numerama rappelle que l’application a organisé son propre mois des fiertés en France durant le mois de juin.

Aux Etats-Unis, des voix s’élèvent pour interdire l’utilisation du réseau social chinois sur le territoire américain. Un projet de loi a été déposé en ce sens en décembre. Le député républicain Mike Gallagher compare même l’application à du "fentanyl numérique", un puissant opioïde.

Début décembre, le président français avait lui aussi critiqué TikTok. Emmanuel Macron avait indiqué que le réseau était "le premier perturbateur (psychologique)" chez les enfants et adolescents.

Pierre Monnier