Un projet de loi souhaite interdire l'application chinoise TikTok aux Etats-Unis

Le 15/12/2022 à 11h59

Trois élus américains proposent d’empêcher les activités de réseaux sociaux provenant, ou sous l’influence, d’un pays considéré comme un adversaire.

Les craintes des Etats-Unis à l'égard de TikTok pourraient se concrétiser sur le plan légal. Le sénateur américain Marco Rubio et deux membres du Congrès ont déposé un projet de loi visant directement la plateforme. Les élus américains souhaitent empêcher les activités du réseau social chinois aux Etats-Unis.

Une entreprise manipulée

La proposition prévoit de "bloquer et interdire les opérations" de certains acteurs des réseaux sociaux. Deux critères sont mis en avant pour déclencher l’interdiction, détaille CNN: réunir au moins un million d’utilisateurs par mois et être basé, ou sous l’influence notable, d’un pays considéré comme un ennemi des Etats-Unis. Cette notion inclut la Chine, la Russie, l’Iran, la Corée du Nord, Cuba et le Venezuela.

"Le gouvernement fédéral n’a pas encore pris une seule mesure significative pour protéger les utilisateurs américains de la menace de TikTok", a indiqué Marco Rubio dans un communiqué.

"Il n’y a pas de temps à perdre en négociations insignifiantes avec une entreprise manipulée par le Parti communiste chinois. Il est temps d’interdire définitivement TikTok, contrôlé par Pékin", ajoute-t-il.

Peu rigoureuse avec les données personnelles

Cette demande intervient après plusieurs mises en garde contre la plateforme chinoise. En novembre, le FBI s'est dit "extrêmement préoccupé" par TikTok dans le cadre des menaces mondiales. Cet été, Brendan Carr, commissaire à la Commission fédérale des communications (chargée de réguler les télécoms), avait qualifié l’entreprise de "loup déguisé en agneau".

L’ensemble des critiques à l’encontre de TikTok pointe les liens trop étroits entre l’entreprise et le gouvernement chinois. Surtout depuis les révélations de BuzzFeed en juin, selon lesquelles l’application serait bien moins rigoureuse avec les données personnelles de ses utilisateurs qu’elle le prétend. Après avoir affirmé ne pas faire transiter ces informations par la Chine, il s’est avéré que des ingénieurs chinois ont pu avoir accès aux données personnelles d’utilisateurs américains.

Pierre Monnier